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DUFERCO/CLABECQ et DUFERCO/LA LOUVIERE
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Question orale de Monsieur Philippe FONTAINE, Député wallon, Président du Groupe MR au Parlement wallon
à Monsieur Serge KUBLA, Ministre de l'économie, des PME, du Commerce extérieur, de la Recherche et des
Technologies nouvelles sur:
« Les récents développements à DUFERCO/CLABECQ et DUFERCO/LA LOUVIERE »
Ces dernières semaines, les deux sites exploités par DUFERCO ont - à notre grand regret - fait l'objet à articles dans la
presse suscitant de nouvelles inquiétudes :
Sur le site de DUFERCO / CLABECO d'abord :
La presse a annoncé le prochain licenciement de 35 personnes, auxquelles s'ajouteraient les 80 prépensions programmées
et déjà en cours.
Cette diminution de personnels porterait à 485 le nombre de travailleurs sur le site de Tubize/lttre qui, suite à la fermeture
de la phase à chaud l'année dernière, n'assure plus aujourd'hui que des activités de laminage.
Ce nouveau plan social s'expliquerait par d'importantes pertes mensuelles dû à des problèmes techniques au laminoir liés à
une faiblesse structurelle des approvisionnements en brames, trop disparates.
Sur le site de DUFERCO/LA LOUVIERE ensuite :
Une grève a été menée le 18 juin dernier. Selon les syndicats, elle se voulait un avertissement afin de rappeler la nécessité
de prendre rapidement des décisions en ce qui concernent l'avenir du site et de l'entreprise dans son ensemble.
Le retard dans la réalisation des investissements - promis lors de la reprise des ex-usines BOËL -au niveau de la ligne de
galvanisation est - principalement - pointé du doigt par les syndicats.
En cause, l'impossibilité du fournisseur et financier VOEST ALPINE de respecter les engagements contractuels en matière
d'investissements en aval, attendus avec impatience sur le site.
Viennent également s'ajouter les inquiétudes du personnel sur le problème structurel du train à fil pour ce qui est de
l'alimentation en « billet tes ».
En effet, celles-ci sont proviennent actuellement, selon mes informations, de Pologne et d'Italie.
Elles ont dès lors ont un coût plus important qui ne permet que rarement d'atteindre l'équilibre.
Enfin, les syndicats réclament également plus d'informations au sujet de la recapitalisation promise.
A cet égard, vous nous avez rappelé -lors d'une précédente séance dans cette enceinte -la faiblesse de la structure
financière du groupe DUFERCO, dont le capital est assez limité et qui est suivie par une constellation de banques,
ce qui rend la société plus fragile.
Outre le handicap lié à son caractère continental, plusieurs facteurs extérieurs compliquent la tâche de la sidérurgie wallonne
dans son ensemble, et de DUFERCO en particulier, dans ses objectifs de rentabilité et de compétitivité: conjoncture
économique actuelle, mesures protectionnistes de l'administration américaine, évolution constante du paysage sidérurgique
européen, etc. ..
Néanmoins, la Wallonie possède des outils sidérurgiques de qualité et nous pensons qu'il existe un avenir pour la sidérurgie
dans notre région.
Cette avenir dépendra des décisions essentielles qui seront prises dans ce secteur mais aussi du maintien d'une paix sociale
durable et d'une implication de tous dans ce défi.
Ainsi, on se réjouira de la confirmation par la direction de l'ancrage belge du groupe sidérurgique italien.
Je signalerai enfin que la récente réforme fiscale en matière de précompte immobilier et outillage profitera également
au secteur .
Dès lors, Monsieur le Ministre, j' aimerais vous poser quelques questions :
Concernant le site de LA LOUVIERE :
Pour ce qui est des investissements et du démarrage des travaux pour la ligne de galvanisation, s'oriente-t-on aujourd'hui
vers une solution sans VOEST-ALPINE ?
Dans le cas où la caducité des accords avec VOEST-ALPINE est prononcée, d'autres fournisseurs l'investissement, et de
postposer ainsi seulement une partie de celui-ci ?
Quel est l'état de vos concertations avec les syndicats ?
Pour ce qui est du train à fil, des solutions sont-elles envisageables ? Est-il encore question de remettre en état l'ancienne
coulée continue à billettes de BOËL ?
Où en est la recapitalisation de DUFERCO ?
Concernant le site de CLABECO :
Est-il envisagé de transférer les 35 postes qui seraient supprimés à Clabecq sur un autre site ? Si c'est le cas, serait-ce à
Carsid, La Louvière ou Manage ?
La mise en place définitive de CARSID pourra-t-elle améliorer les problèmes de DUFERCO/CALBECQ en matière
d'approvisionnement ?
Où en sont les projets d'activités de diversification étudiées par la direction (centres logistiques, de services, de formation
et un garage) ?
Mon groupe veut croire en l'avenir d'une sidérurgie modernisée en Wallonie et vous remercie, Monsieur le Ministre, pour les
réponses et les éclaircissements que vous ne manquerez pas de nous donner .
Réponse du Ministre Serge KUBLA
Le Ministre pense qu'il ne faut pas donner une vision de la situation de la sidérurgie en Wallonie qui soit plus grave que ce
qu'elle n'est en réalité. C'est donc sous le signe de la volonté et la confiance que le Ministre répond à ces préoccupations.
En 20 ans, la part de la sidérurgie belge est passée de 7 à 8% dans les 15 états membres .
Dans le même temps, la production des produits revêtus est quant à elle passée de 0 à 20% du marché européen.
Comment ? En mettant en pratique une réelle capacité d'adaptation car ce qu'on a vécu dans le passé se déroule à
nouveau sous nos yeux. De plus il faut ajouter le concrétisation du géant ARCELOR.
Dans le même temps, on décide de garder le laminoir à Clabecq mais on arrête le haut fourneau, décision prise du reste
aussi par 80% des travailleurs, pour déplacer la coulée continue vers Charleroi. Pour le site de Clabecq, DUFERCO devrait
confirmer de continuer son engagement de 15 millions d'€ d'investissement.
Cette tendance (respecter les engagements pris) pourrait se confirmer par les moyens apportés par le climat de confiance
dans lequel se trouve DUFERCO suite aux bons résultats de sa filiale aux Etats-Unis.
Par ailleurs, lors des accords de Wépion, un engagement avait été pris qu'il n'y ait pas de licenciements secs et il n'y en
a pas eu, ceci explique, que le climat social est bon.
Malheureusement, les Anglais ont introduit un recours contre la décision d'investir 800 millions d'€ dans CARSID et nous
sommes en attente de la réponse à ce recours pour le mois de septembre.
A Charleroi, ARCELOR veut investir dans une nouvelle aciérie électrique qui renforcera le pôle INOX.
Cet investissement est de 200 millions d'€ pour une unité ultramoderne qui affirmera définitivement le pôle fort INOX
à Charleroi.
On ne va donc pas anticiper en transférant maintenant la coulée continue à Charleroi.
Evidemment, dans le même temps, les partenaires souffrent et Clabecq en particulier qui ne bénéficie pas d'un
approvisionnement efficace.
Une solution serait d'approvisionner efficacement Clabecq au départ de la FAFER (ARCELOR) puisque le transferet
n'est pas achevé pour la coulée continue.
ARCELOR qui ralentit le dossier permet donc ainsi d'arriver à un équilibre.
Le ministre pense que ARCELOR devrait collaborer vu l'aide que DUFERCO a apporté dans la recherche d'une solution
à Charleroi.
Pour la Louvière, on attendait une unité de galvanisation de très haute qualité financée par les banques autrichiennes
qui se montrent frileuses et demandent beaucoup de garanties.
En effet, même si la galvanisation est de qualité, elle ne constitue pas une garantie suffisante, il faut des produits plus
affinés en aval.
Il y a des moyens pour diversifier en aval pour permettre au groupe de trouver un équilibre mais cela prend du temps.
Il est donc bien compréhensible, que même si les négociations sont en cours, les syndicats soient mis sous pression par leurs
membres et qu'ils soient impatients, par crainte que les investissements prévus ne soient pas réalisés.
Dans ce contexte, les syndicats sont des partenaires dont on aura besoin lors des négociations pour arriver à des solutions
qui, il faut l'espérer, permettront de perenniser l'activité de la sidérurgie wallonne et particulièrement sur le site de DUFERCO .
Le Ministre a ajouté que le Gouvernement et lui-même faisaient tout ce qu'ils pouvaient mais que tous les acteurs concernés
devaient participer à l'effort.