Question écrite de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« Le développement du site de l’Eau d’Heure »

Monsieur le Ministre,
Le site de l’Eau d’Heure est à la fois d’une grande richesse environnementale et un énorme potentiel touristique mais il n’est pas toujours facile de concilier ces deux atouts tant parfois le second peut concourir à détériorer le premier.

Une association s’est récemment créée, les Amis de l’Eau d’Heure, pour défendre le pôle environnemental du site. De nombreux endroits constituent en effet des zones d’intérêts biologiques qui doivent être protégées de tout développement d’infrastructures touristiques permanentes.

Je vous passe la longue liste de ces sites mais l’asbl a dressé la liste de 7 zones et 25 sites à protéger en leur attribuant les titres de réserve naturelle ou zone d’intérêt biologique.

La presse faisait mention d’une rencontre entre l’asbl « les Amis de l’Eau d’Heure » et votre cabinet et les membres de l’asbl se disent avoir été entendu. Nous savons déjà que le village du golf, soit la construction de 142 maisons, ne se fera pas ou devra se trouver un espace plus approprié que là où il devait se faire. Les responsables ajoutant : « il faudra prendre toutes ses précautions pour éviter des installations permanentes »

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :

- Pensez-vous que les importantes restrictions proposées par l’asbl « les Amis de l’Eau d’Heure » soient compatible avec le développement touristique du site qui constitue le premier « littoral » wallon ?
- Existe-t-il à ce jour un schéma de développement des infrastructures alternatif qui prend en compte la dimension environnementale du site et l’enjeu touristique qu’il représente ?
- Quand les responsables de l’asbl disent avoir été entendu par vous, dois-je comprendre que le site de l’Eau d’Heure risque de ne devenir qu’une immense réserve naturelle au détriment d’une politique de développement touristique audacieuse pour ce site majeur wallon ?
- Ou vous situez-vous sur cette échelle qui va de l’Eau d’Heure « réserve naturelle » à l’Eau d’Heure, site touristique de masse wallon doté des infrastructures nécessaires pour accueillir les tourismes ?

Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
Comme l'honorable Membre le sait, dès 2005, j'ai fait approuver un plan de développement touristique du site des Lacs de l'Eau d'Heure. Ce plan de développement s'appuyait sur plusieurs axes :

- une offre mettant en valeur de l'espace naturel;
- le développement des infrastructures d'hébergement par le secteur privé;
- une valorisation du potentiel touristico-sportif du site;
- et enfin, un développement économique en lien étroit avec l'ensemble de la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse.

Ce plan de développement était également accompagné d'un plan de financement détaillant les investissements structurants à charge des pouvoirs publics et d'un schéma de réorganisation qui a abouti à la fusion des deux infrastructures publiques présentes sur le site.

J'ai veillé à ce que chacun des projets d'investissements, tant public que privé, soit mis en oeuvre dans ce cadre.

Venons-en aux questions sur les « importantes restrictions proposées par l'A.S.B.L. « Les Amis de l'Eau d'Heure » ».

J'ai eu l'occasion de rencontrer les représentants de cette association qui se sont engagées à me transmettre leurs propositions de protection des zones qu'ils estiment de haut intérêt biologique. Ces propositions seront analysées par mon administration (DGARNE). Mais je puis déjà préciser à l'honorable Membre que le schéma d'aménagement des lieux, de même que le plan de secteur, concentrent le développement des activités touristiques de telle sorte que, sur les 70 kilomètres de berges des Lacs de l'Eau d'Heure, moins de 10 % ont fait ou feront l'objet d'aménagements touristiques. Le développement à court, moyen et long terme de ce site repose nécessairement sur une logique de développement durable. Sans respect des qualités environnementales intrinsèques du site, sans lien économique et social avec l'arrière-pays, le projet serait voué à l'échec. Jusqu'à présent, communes, opérateurs touristiques, investisseurs privés et associations environnementales ont réussi à dégager un consensus ambitieux pour le développement du site des Lacs de l'Eau d'Heure. Telle est la ligne de conduite claire que j'ai donnée aux responsables de l'A.S.B.L. « Les Lacs de l'Eau d'Heure » dès 2005. Je les remercie pour le travail accompli et leur demande de continuer à être la cheville ouvrière du développement durable du site des Lacs de l'Eau d'Heure.