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Les surfaces cultivables utilisées pour le colza...
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Question écrite de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« Les surfaces cultivables utilisées pour le colza qui sert à fabriquer les biocarburants en Région wallonne »
Monsieur le Ministre,
Jusqu’il y a peu le colza, le produit de base le plus important pour la production des biocarburants, était présenté aux agriculteurs comme une alternative intéressante à d’autres cultures parce que tourné vers l’avenir et appelé à un développement certain allant de pair avec le maintien ou l’extension d’exploitations parfois en difficultés.
Si dans le reste de l’Europe la production de colza est toujours en croissance, plus 2,4%, en Belgique on est passé de 10.847 hectares à 8.828 hectares. Les agriculteurs belges se tournent à nouveau vers les plantes céréalières classiques. Le phénomène semble particulièrement important en Flandre puisqu’une diminution de 72% de la culture du colza a été constatée. Il semble donc que la Belgique rame à contre courant.
Mes questions sont les suivantes :
- Confirmez-vous qu’il y a également une diminution de la culture du colza en Région wallonne ? Pouvez-vous me donner les chiffres des surfaces cultivées ces trois dernières années ?
- Est-il exact que les agriculteurs retournent vers les plantes céréalières classiques ? Pourquoi ?
- Que pensez-vous des hypothèses scientifiques qui tendent à démontrer que le bénéfice environnemental de la production de biocarburant est beaucoup plus faible que prévu ?
- Les installations qui produisent de l’huile de colza subiront-elles un impact suite à cette baisse de la production de colza belge et wallon ?
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
Ma réponse à la question écrite n°496 posée par le M. le Député Senesael couvre les deux premiers sujets abordés par la question de l'honorable Membre.
J'ai déjà indiqué à plusieurs reprises que c'est selon une approche plus globale de développement durable que devait être appréciée la production de biocarburants. Les biocarburants doivent assurer un juste équilibre entre les volets économiques, sociaux et environnementaux. Il faut également tenir compte des enjeux de l'indépendance énergétique et du respect de la sécurité alimentaire des plus démunis.
De multiples études existent sur le bilan environnemental de la production de biocarburants. Les résultats varient selon les hypothèses retenues, les modes de calcul et le prix des matières premières. De manière générale, les diverses analyses appliquées à la situation wallonne montrent un bilan positif avec des bénéfices plus ou moins importants selon les modes de calculs et les hypothèses retenues.
L'Union européenne va bientôt adopter des critères de durabilité pour les biocarburants. Dans un premier temps, les biocarburants devront permettre une réduction de 35 % de la production de gaz à effet de serre par rapport à l'énergie fossile. Ultérieurement, ce seuil sera porté à 50 %. Les biocarburants qui sont ou seront produits en Région wallonne répondront à ce premier seuil et les innovations technologiques, en particulier les carburants de seconde génération, permettront d'atteindre le seuil de 50 %.
Enfin, l'exploitant d'une presse à huile de colza est toujours libre d'acheter du colza non wallon et de le presser pour en extraire l'huile. Il est donc difficile d'apprécier les effets de la réduction de la production locale de colza sur le niveau d'exploitation des presses.
Par contre, pour ce qui concerne la production d'huile de colza carburant pour véhicule de transport, la loi belge n'offre la défiscalisation totale que pour de l'huile carburant fabriquée avec les productions de colza de l'exploitant ou des coopérateurs dans le cas d'une association. Dès lors, une baisse de la production de colza en Wallonie influence directement l'utilisation des presses et la production d'huile de colza carburant pour le transport.