Parlement wallon

Questions écrites

     

Questions du 27/06/07

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L’avenir du cluster wallon ...
Question écrite de Philippe Fontaine, Député wallon, à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’Economie et de l’Emploi, concernant :
« L’avenir du cluster wallon céramique en Région wallonne »


Monsieur le Ministre,
La Région wallonne comptait 10 clusters jusqu’il y a peu mais ils sont maintenant 9 depuis la non reconduction par le Gouvernement wallon du cluster céramique spécialisés dans le développement et la production de matériaux réfractaires, en verre et des entreprises de service associées.

Cette décision semble découler de l’évaluation des actions menées depuis la création du cluster en 2002.

Le cluster céramique, c’est quelque 35 entreprises basées essentiellement dans le Hainaut mais c’est aussi des centres de recherche et de formation.

Il semble cependant que le secteur pourra continuer à déposer un certain nombre de projets avec garantie de financement dans le cadre d’une enveloppe économique accordé à concurrence de 150.000 euros sur trois ans.

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :

- Que ressort-il de l ‘évaluation effectuée par les comités et qui a motivé la décision prise par le Gouvernement wallon ?
- Depuis combien de temps ce cluster affiche-t-il des faiblesses ?
- Combien de personnes travaillent au fonctionnement du cluster ? Quel est leur avenir ?
- Quels étaient les moyens financiers dédiés à ce cluster ?
- D’autres clusters sont-ils aussi mis en cause ?
- Le nouveau décret cluster a-t-il eu un impact sur le cluster céramique ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
La politique de clustering, instaurée en 2000, s'est effectuée via la mise en place de divers projets-pilotes.

Cette expérience pilote par laquelle 12 réseaux d'entreprises ou clusters ont été soutenus financièrement par la Région de 2000 à 2004 ne fixait pas les critères de sélection et d'évaluation des clusters.

Depuis 2004, des règles provisoires ont été fixées en partenariat avec le Conseil Economique et Social de la Région wallonne (CESRW) et le Gouvernement wallon a mis en oeuvre, par le décret « Clusters » du 17 janvier 2007, une procédure d'élaboration de dispositions réglementaires.

A l'issue de chaque triennat, chaque cluster fait l'objet d?une évaluation par un expert extérieur. Cette évaluation est ensuite soumise à la Commission Economie et Politique Industrielle (E-PI) du CESRW, en vertu d?un partenariat 3 « Création et développement des entreprises » entre le Gouvernement wallon et le CESRW.

C'est dans ce cadre que l'évaluation du cluster Céramique a été soumise au CESRW le 13 novembre 2006. La décision adoptée par la Commission était de demander la remise d'un dossier contenant un complément d'informations, vu les faiblesses détectées en matière de stratégie et de gouvernance.

Ce nouveau dossier, évalué par l'administration, a donc été soumis à la Commission, le 12 mars 2007. Elle a décidé, au vu des nouveaux éléments, d'évaluer négativement le cluster.

Suite à cette décision de la Commission, des contacts ont été pris avec l'INISMA et des industriels afin d'examiner les nouvelles possibilités de dynamisation du secteur.

Deux réunions ont déjà eu lieu et ce 21 juin, les industriels viendront présenter un projet innovant de dynamisation du secteur, qui ne s'appuiera pas forcément sur le Décret « réseaux d?entreprises ».

Les faiblesses qui ont été constatées et signalées par l'Administration aux représentants du cluster lors des comités d'accompagnement sont les suivantes :

1) Au niveau de l'implication des membres, il n’y avait pas de vision commune ni de stratégie sectorielle et leur participation était très variable ;
2) La représentativité était changeante d'un segment d'activité à l'autre ;
3) Les partenariats R&D étaient souvent limités à deux acteurs (1 entreprise, 1 acteur R&D) et l’approche commerciale peu présente ;
4) Il a également été constaté des absences de stratégie d'évolution ; absences également d'analyses systématiques des besoins du secteur ainsi que des changements, tant du marché que de la technologie ;
5) D'un point de vue de sa gouvernance, l'identité du cluster était assez floue et son organisation peu lisible.

L'animation du cluster était assurée depuis 2005, par M. Lettellier, coordinateur auprès de Centre de promotion de R&D et de valorisation des technologies du Hainaut qui, d'après les informations dont on dispose, ne perdra pas ses fonctions au niveau de ce centre.

Quant à la subvention, elle était de maximum 160.000 euros par an. Si la reconnaissance du cluster avait été poursuivie, la subvention pour la quatrième année aurait été de maximum 128.000 euros (soit 80 % de 160.000 euros).

D'autres clusters feront prochainement l'objet d'une évaluation par un expert extérieur. Pour certains d'entre eux (Transport et Logistique, TIC, Nutrition et Eco-Construction), il s'agira de l'évaluation du premier triennat. Un autre sera évalué sur son second triennat, le cluster Automobilité.

Avant publication des réglementations au Moniteur, les clusters ont été sensibilisés aux dispositions qui sont applicables afin qu'ils s'y adaptent progressivement. Le décret n'a toutefois pas eu d'impact sur le cluster Céramique, puisque l'évaluation négative qu'il a subie est antérieure à la mise en oeuvre des dispositifs propres au décret.