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Les indemnisations des dégâts causés par ...
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Question écrite de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoît Lutgen, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité,
concernant :
« Les indemnisations des dégâts causés par le blaireau en Région wallonne »
Monsieur le Ministre,
Vous connaissez mon intérêt pour les espèces animales protégées en Région wallonne. Outre un intérêt strict à ces animaux
peu courants ou réintroduits chez nous après parfois des siècles d’absence, certains d’entre eux, bien que parfaitement
réadaptés, peuvent causer des dommages plus ou moins importants selon la taille de leur population, leur degré de prédation
et les opportunités qui s’offrent involontairement à eux.
Je vous ai déjà posé plusieurs questions à propos de ces animaux protégés. D’abord pour apprécier leur nombre et ensuite
savoir comment évoluait cette population et notamment en terme d’influence sur le maintien de l’équilibre de l’écosystème
ainsi que les dégâts causés par ce carnivores mustélidés.
Il arrive que le blaireau se rende responsable de dégâts importants aux cultures qui environnent son terrier: piétinement,
affaissements de terrain, destruction d'une partie des récoltes de céréales. Les exploitants peuvent alors se faire
indemniser.
Mes questions seront les suivantes Monsieur le Ministre :
Pouvez-vous me dire s’il existe des autorisations de chasse délivrées par votre administration pour diminuer les prédations
sur les cultures céréalières et diminuer les demandes d’indemnisations provenant des exploitants ?
Pouvez-vous me communiquer le nombres de demandes d’indemnisations rentrées auprès des services compétents depuis ces deux
dernières années et les montants indemnisés par dossier ?
Pouvez-vous me dire quelles solutions de prévention efficaces sont mises en place pour éviter que cet animal ne cause trop
de dégâts ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Benoît Lutgen,
Le blaireau est toujours actuellement une espèce animale protégée pour laquelle aucune autorisation de tir n'a été délivrée.
En effet, bien qu'une augmentation des effectifs soit perceptible dans certaines régions, nous ne disposons pas à l'heure
actuelle d'une évaluation précise de la population.
Fin 2005, j'ai confié à l'ULg une mission d'inventaire et de suivi des mammifères. Elle implique la réalisation, de façon
prioritaire, d'un inventaire des populations de blaireaux. Une période de deux à trois ans est nécessaire avant de dresser
un premier bilan.
'ici là, j'estime qu'il n'est pas opportun de délivrer des autorisations de tir, dès lors qu'on ne maîtrise pas l'impact que
ceux-ci pourraient avoir sur l'équilibre des populations. En effet, par le passé, les interventions humaines avaient
conduit les effectifs de blaireaux à un niveau très bas, jusqu'à causer leur disparition dans certaines régions (Brabant
wallon par exemple).
Les indemnisations octroyées en 2005 concernent 164 demandeurs pour un montant total de 56.115 euros. En 2006, 104 dossiers
ont fait l'objet d'un engagement budgétaire pour un montant total de 52.621 euros. Toutefois, une grande partie de ces
dossiers porte sur des dommages de 2005. Outre les indemnisations, les dossiers ont impliqué le paiement de frais
d'expertise pour un montant de 23.377 euros en 2005.
En ce qui concerne les éventuels moyens de prévention, à l'heure actuelle, l'administration n'a malheureusement pas
connaissance de moyens de prévention efficaces contre les dommages aux cultures de maïs et qui présenteraient un coût
acceptable au regard du montant des dommages. On ne peut que conseiller aux agriculteurs d'éviter dans la mesure du
possible de planter des cultures de maïs en bordure de bois.
En prairie toutefois, la Région wallonne peut financer le placement de clôtures autour des développements de galeries
creusées par des blaireaux, de façon à en prévenir l'accès au bétail et ainsi éviter tout risque de blessure.