Question écrite de Monsieur Philippe Fontaine, Député wallon, Président du Groupe MR au Parlement wallon à Monsieur José Happart, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité, concernant :
«Le projet d'un cycle régional d'épreuves pour jeunes chevaux»
La presse s'est fait écho la semaine dernière de la scission possible des cycles équestres en diverses épreuves régionales.
La crainte d'une scission communautaire des épreuves nationales pour jeunes chevaux est surtout ressentie dans les rangs de nos éleveurs wallons.
Les éleveurs du Nord du pays sont, pour leur part, nettement moins réticents.
Actuellement, il existé une épreuve nationale pour jeunes chevaux, encore appelée cycle classique.
Ce cycle "final" s'articule sur une suite d'épreuves desquelles ressortent environ 150 chevaux, qui sont, de ce fait, qualifiés pour la finale nationale qui se déroule annuellement à Gesves.
Cette finale est en outre très prisée.
II est également utile de savoir que cela fait déjà trois ans que la fédération a été scindée en deux ligues, l'une flamande "de Vlaamse Liga Paardensport" ou VLP, l'autre wallonne "la ligue équestre Wallonie-Bruxelles" ou LEWB.
II en est déjà découlé de nombreux désavantages pour nos éleveurs wallons.
En effet, les Wallons ne peuvent participer à ces "concours" flamands.
Parallèlement à cela, le championnat national est composé d'un quart de chevaux issus du Nord et de trois quarts de chevaux issus du cycle classique.
Ce qui entraîne une forte sur-représentation des éleveurs flamands.
On avance d'ailleurs des chiffres de l'ordre de 77%.
Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que les éleveurs wallons sont contre cette régionalisation des concours de jeunes chevaux.
En effet, selon ce que j'ai pu lire, la scission en un cycle wallon et en cycle flamand reviendrait purement et simplement à "étouffer" nos élevages wallons de jeunes équidés.
Le championnat flamand aurait en outre une plus grande notoriété que le championnat national.
Alors comment motiver les éleveurs wallons à poursuivre leur course vers la victoire et la reconnaissance de leurs qualités ?
Il est en effet indéniable que la meilleure façon pour évoluer favorablement dans ce domaine est de disputer des courses à haut niveau où l'on se doit sans cesse de se surpasser.
J'aimerais connaître la position de Monsieur le Ministre à ce sujet ?
Que peut-il faire pour éviter cette scission ?
Quelles sont ses possibilités d'action ?
Une réunion importante avait lieu ce 4 juin à ce sujet.
En était-il informé ?
Si oui, y a-t-il participé ?
Et, dans l'affirmative, que s'y est-il décidé ?
L'avenir du cycle national sera-t-il préservé ?
En fait, la principale revendication des éleveurs wallons est de garder la finale nationale, mais également de continuer à procéder à un classement national des jeunes chevaux.
Selon ces derniers, une solution pourrait être envisagée en ce sens.
Elle se base sur l'organisation de deux cycles d'une quinzaine d'épreuves, et ce, en veillant bien à la non-concurrence dans le choix des dates, mais également en insistant sur le fait que tous les éleveurs pourraient y participer.
Que pense Monsieur le Ministre de cette proposition ?

Réponse du Ministre Happart,
En réponse à la question de l'honorable Membre relative au projet d'un cycle régional d'épreuves pour jeunes chevaux; je tiens avant tout à lui préciser que, dans ce dossier, il faut bien établir la distinction des compétences : l'élevage qui relève des compétences du Ministère wallon de l'Agriculture dont j'ai la charge et le sport qui relève des compétences de la Communauté Wallonie-Bruxelles.
Les différents éléments de la question de l'honorable Membre portent sur des aspects sportifs qui ne relèvent pas de mes responsabilités, toutefois je peux lui adresser quelques éclaircissements à l'attention de nos éleveurs wallons.
Comme il le souligne dans sa demande, la Fédération royale belge de sport équestre (F.R.B.S.E.) a été scindée il y a trois ans en deux composantes régionales: la Vlaamse liga paardensport (V.L.P.) pour la Flandre et la Ligue équestre Wallonie-) Bruxelles (L.E.W.B.) pour la partie francophone du pays.
Ces deux asbl ont leur autonomie distincte et il ne m'appartient pas d'intervenir dans leur gestion.
Je n'étais donc pas informé des réunions internes qui sont propres à ces structures, et n'y ai donc pas participé, mais je , peux toutefois informer l'honorable Membre que c'est à l'occasion de la réunion des différents stud-book du 4 juin dernier à laquelle il fait allusion que la notion nouvelle d'accord "'inter communautaire" VLP/FEWB est née; cette solution consiste à mettre sur pied un calendrier coordonné comprenant les organisations de la VLP et de la LEWB avec une libre circulation des cavaliers et des chevaux.
Les résultats seraient rassemblés administrativement dans un "ranking" général de tous les chevaux.
Cela se ferait sans arbitrage national, sauf en ce qui concerne le championnat de Belgique de Gesves.
II semble que ces propositions répondent aux préoccupations de la plupart des intervenants.