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Le retour des saumons dans les rivières ...
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Question à Mr José Happart – Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité
Le retour des saumons dans les rivières wallonnes
Depuis plusieurs années, la Région wallonne fait des efforts pour réintroduire le saumon qui avait disparu
de
nos rivières depuis la dernière guerre.
Ces efforts louables ont un grand intérêt tant pour la faune que pour
l'amélioration de la qualité de l'eau de nos fleuves et rivières.
J'aimerais savoir pour quelle raison nos voisins hollandais tardent à équiper le barrage près de Maastricht
qui empêche les saumons de remonter jusqu'à leur rivière d'origine ?
Sans cette échelle à poisson, l'intérêt de la réintroduction du saumon en Wallonie est très limité puisqu'il
n'y
reviendra jamais de manière naturelle.
Monsieur le Ministre pourrait-il me faire connaître le coût de cette opération depuis son origine,
le nombre de
saumons qui ont été introduits et le nombre de saumons adultes qui ont été capturés au retour vers nos
frontières ?
Réponse du Ministre José Happart,
Le retour du saumon dans les rivières wallonnes constitue l'objectif principal de l'ambitieux projet
intitulé"
Meuse Saumon 2000 ". Ce projet a été lancé officiellement en Wallonie en 1987 à l'occasion de l'Année
européenne de l'environnement.
Ce projet, mené en partenariat entre le MET et la DGRNE, a permis :
-l' élaboration d'un programme de construction, par le Ministère de l'équipement et des transports (MET), de
nouvelles échelles à poissons sur l'ensemble des cours d'eau navigables de Wallonie ;
-les opérations d'élevage et de repeuplement en jeunes saumons d'origine étrangère prises en charge par
la DG RN E ;
-la réalisation des suivis scientifiques avec l'appui des universités de Namur et de Liège prise en charge par
la DGRNE.
Au vu du contexte, somme toute positif quant à la qualité des eaux dans le bassin de la Meuse (rivières
ardennaises), le problème majeur pour le saumon était la présence de barrages difficilement franchissables
aux Pays-Bas et en Belgique.
Pour remédier à cette situation, un plan de restauration de la libre circulation
des poissons migrateurs dans l'ensemble du bassin de la Meuse en application d'une décision Benelux
d'avril 1996 sur le sujet a été proposé.
Ce plan concernait :
-sept barrages sur la Meuse néerlandaise ;
-quinze barrages sur la Meuse et un sur l'Ourthe pour Ia Région wallonne.
En ce qui concerne la situation aux Pays-Bas, des passes migratoires ont été construites sur cinq des sept
barrages hollandais, le sixième est en cours d'équipement et il restera à équiper le barrage de Borgharen-
Maastricht afin d'ouvrir complètement la voie pour les poissons migrateurs depuis la mer du Nord.
L'équipement de ce dernier barrage a effectivement pris du retard pour deux raisons techniques :
-d' une part, l'intégration du projet de construction d'une échelle à poissonsdans un projet plus vaste de
restauration écologique de la Meuse mitoyenne (projet Grensmaas) ;
-d' autre part, l'émergence, à la fin des années 1990, d'un projet de construction d'une centrale
hydroélectrique d'ailleurs fort contesté et dont les études d'incidences sont en cours.
Dans le cadre des actions de la Commission internationale pour la protection de la Meuse, l'aménagement
de Borgharen devrait pouvoir être accéléré.
Pour ce qui concerne les repeuplements en saumons, ceux-ci ont débuté à partir de 1987 avec la remise à
l'eau de quelques dizaines de milliers de jeunes saumons pour tester la faisabilité du projet.
À partir de 1998
les repeuplements furent portés à environ 200.000 jeunes par an.
Jusqu'à l'année 2000 comprise, un peu plus de 1.200.000 jeunes saumons ont ainsi été déversés dans les
eaux wallonnes.
Pour ce qui concerne le nombre de saumons adultes capturés au retour vers nos frontières, les publications
mentionnent que des saumons commencèrent à être capturés scientifiquement dans la Meuse hollandaise
à partir de 1994.
Les pêches scientifiques montrent un accroissement du nombre de prises (79 prises
comptabilisées jusque l'année passée dont 29 pour la seule année 2000).
On peut dès lors affirmer que le
saumon de la Meuse est donc vraiment en cours de reconstruction .
Enfin, pour ce qui concerne le coût de l'opération, il est difficile de répondre précisément à la question.
Il faut
comptabiliser :
-le coût des équipements des barrages par des passes à poissons
(compétences de mon collègue Michel Daerden pour les cours d'eau navigables) ;
-le coût des repeuplements ;
-le coût du suivi scientifique.
J'informe l'honorable Membre que mon département réserve actuellement quelque 2.750.000 francs par an
pour les deux équipes universitaires (Liège et Namur) chargées d'assurer le suivi scientifique de
l'opération.
D'autre part, un poste budgétaire du Fonds piscicole (QGRNE) réserve un crédit annuel d’un million
pour assurer les repeuplements.
En finalité, je me permets aussi d'insister sur le fait que l'opération " Meuse Saumon 2000" doit être
considérée comme
un élément mobilisateur et générateur de nombreuses retombées positives dans le contexte de la
restauration de
l'environnement et de l'amélioration de la qualité de l'eau.