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Avis sur : Le Congo : ne pas perturber le processus démocratique …
Je rentre d’une mission en République Démocratique du Congo, plus précisément à Kisangani (ex Stanleyville) où je faisais partie d’une délégation de députés de la Communauté française Wallonie-Bruxelles qui terminait le cycle de renforcement des capacités et d’échange destiné aux parlementaires provinciaux congolais. L’objectif de la mission était d’aider nos collègues congolais dans le fonctionnement de leurs assemblées respectives et leur travail de député. Nous avons ainsi rencontré des députés provinciaux des 11 provinces congolaises. Nous étions au Congo au moment où notre Ministre Affaires étrangères a cru devoir faire la leçon une nouvelle fois aux dirigeants congolais. Nos collègues de la province orientale des deux Kivu et du Maniema étaient particulièrement heureux de nous accueillir dans cette région oubliée qu’est la province orientale complètement enclavée par l’absence de voies de communication. Ils ont préférés s’abstenir de commentaires sur les déclarations du Ministre montrant ainsi qu’ils étaient conscients de notre travail et de l’aide que nous leur apportions. Nous avons donc été particulièrement bien accueillis. Car s’il est évident que le Congo a encore beaucoup d’efforts à faire pour devenir une démocratie telle que nous la concevons, nous avons senti chez nos collègues une réelle volonté de faire fonctionner les institutions dans l’intérêt des congolais.
Il y a deux manières de voir la situation congolaise aujourd’hui, soit on estime que les avancées démocratiques depuis les élections de 2006 sont insuffisantes et on considère que la situation est inextricable, soit on constate que les avancées allant dans le bon sens sont réelles. C’est cette deuxième alternative que je choisis car je pense qu’il faut laisser du temps au temps et que le redressement du Congo n’est pas affaire de quelques mois mais affaire de quelques dizaines d’années.
Il ne faudrait donc pas courir le risque que les autorités congolaises se découragent et abandonnent le processus démocratiques qui en est à ses débuts. Un dernier point énerve souvent notre Ministre des Affaires étrangères, c’est la présence de la Chine au Congo comme dans toute l’Afrique. Certes, la Chine est présente mais cela ne devrait pas nous empêcher de participer à la reconstruction du Congo pour autant que nos entreprises et nous même le voulions. Pourquoi le Congo ne pourrait-il s’adresser à la Chine alors que nous même envoyons des missions économiques pour aller, avec un certain succès d’ailleurs, chercher des investisseurs chinois. Je suis persuadé que la Belgique a encore un potentiel de sympathie très important dans la population congolaise, cessons de le détruire. Mais peut-être que pour certains flamands qui refusent tout transfert vers la Wallonie , les Congolais francophones sont des Wallons noirs. |