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Avis sur : Le droit de grève … oui mais le droit au travail … aussi...
Ce vendredi, le pays a été paralysé par une grève générale. Répondant à l’appel du seul syndicat socialiste, la grève a touché les trois régions du pays, permettant à la Flandre de confirmer la belle opinion qu’elle avait déjà de la Wallonie. Tout ou presque s’est retrouvé à l’arrêt, l’activité économique , les transports en commun, tous confondus, les grandes surfaces, les banques, les zonings, bref, un franc succès dont n’en finit pas de s’enorgueillir la FGTB. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Pour ce faire, la FGTB a oublié la notion de front commun alors que les syndicats chrétiens et libéraux n’en voyaient pas l’utilité de cette grève. Effectivement, cette grève survient à un moment assez curieux puisque les négociations avec le gouvernement ne sont pas rompues, cause première de grève, et on peut même dire qu’elles allaient plutôt dans le bon sens. Pourquoi alors la FGTB a-t-elle voulu y « aller seule » et pour quel résultat ? On pourrait dire que c’est par précaution, « on ne sait jamais » ou « il vaut mieux prévenir que guérir » mais on pourrait penser également que dans un contexte plutôt serein, il est indispensable d’ « exister ». Quoiqu’il en soit, cette grève « offensive » comme la qualifie Olivier Paye, Professeur de Sciences politiques aux Facultés Saint-Louis, pose la question de sa légitimité comme instrument au service d’une cause commune quand elle est utilisée trop tôt, trop tard ou à mauvais escient.
Une grève doit servir à sensibiliser à un problème qui perdure et qui ne trouve pas de solution, une grève doit servir en réaction à des mesures prises qui ne rencontrent pas les intérêts des travailleurs mais cette grève « a priori », qui ne rentre dans aucun des deux cas de figure, a, certes, peut-être servi d’intimidation, mais n’a-t-elle pas été le moyen pour les « patrons » (beau paradoxe…) des syndicats de « se racheter à peu de frais une légitimité militante, comme s’ils représentaient réellement les intérêts d’une base de travailleurs » (Benoit Rihoux, Professeur de Sciences politiques à l’Université Catholique de Louvain) dans un processus de négociation dans lequel ils ne trouvaient pas leur place et tirer à eux les fruits des négociations en cours ?
On est en droit de le penser. Je ne remets pas en cause le droit de grève qui a permis, et c’est un lieu commun que de le rappeler, des avancées sociales sans précédents et nécessaires, sauf quand il remet en cause le droit au travail. Des organisations syndicales soucieuses des intérêts des travailleurs se préoccupent et respectent aussi les millions de travailleurs pris en otage par les grévistes et ne fragilisent pas, encore un peu plus, l’activité économique. Je parlais en commençant de signe qui ne trompent pas…Vendredi, les métallos de « Duferco-La Louvière » travaillaient… et mon facteur travaillait puisque j'ai reçu mon courrier avec une heure d'avance sur l'horaire habituel … vous avez dit (vraie) grève ? |