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Avis sur : L’économie wallonne
Le gouvernement est passé à côté de son sujet Aujourd’hui, et l’on ne peut que s’en réjouir, l’économie wallonne est au cœur du débat. On ne compte plus les articles de presse, les interventions de professeur d’université, de patrons d’entreprises, d’associations, de centres de recherche,… sur le sujet. Le frémissement constaté - et reconnus par tous - ces dernières années a aujourd’hui du mal à se traduire en un véritable rebond. Il n’y a cependant pas de fatalité wallonne et nous pouvons raisonnablement espérer, au vu de nos atouts, connaître un renouveau économique. Les outils (comme la SOWALFIN) mis en place en matière économique lors de la dernière législature se sont révélés pertinents, l’esprit d’entreprise a progressé, les exportations se sont développées, les indicateurs se sont stabilisés, etc… Mais, si l’économie wallonne a déjà évolué, cette évolution reste trop lente et les efforts entamés doivent être poursuivi et amplifiés. Certes, le gouvernement est tributaire d’une conjoncture incertaine et difficile et ne peut être tenu entièrement responsable, mais il n’en reste pas moins qu’il lui incombe d’adopter les mesures volontaristes qui s’imposent et d’insuffler un dynamisme économique en plaçant l’entreprise au cœur du débat et de son action. Cet ajustement était l’occasion d’en finir avec ces multitudes de plans qui n’ont jusqu’ici aboutit à rien de concret, si ce n’est à provoquer l’ire des deux belles-mères présidentielles de ce gouvernement. Cet ajustement était aussi l’occasion de montrer que le gouvernement avait pris la réelle mesure des défis actuels et du fossé d’incompréhension qui se creuse entre les entreprises et les mandataires politiques (en témoigne les derniers sondages de l’ECHO). Cet ajustement était, enfin, l’occasion d’admettre les erreurs commise à l’initial (saupoudrage, endettement, ….) et de jeter les bases d’un vrai plan de redressement…. Or à la lecture du feuilleton qui nous est présenté, on ne peut qu’être déçu. En effet, essentiellement de nature technique, cet ajustement : ne fait que poursuivre les erreurs commises à l’initial : Faut-il rappeler qu’à l’initial, seul ¼ des moyens supplémentaires avaient été attribués à des politiques réellement structurantes et potentiellement porteuses pour l’économie ? ne contient aucune impulsion nouvelle, ce qui traduit un complet décalage entre les discours (volontarisme économique) et les actes…. signifie - de facto – qu’il faudra donc attendre 18 mois après la mise en place de ce gouvernement avant de pouvoir se mettre du concret sous la dent ! Le gouvernement a donc failli. Il n’a remis en cause ni son indolence, ni son attentisme qui se traduit par une accumulation d’« études » et de plans d’ores et déjà dépassés (Cf. PLAN Marshall) et qui n’ont - in fine - aboutit à rien de concret si ce n’est à constater l’exactitude de l’analyse que le MR portait sur l’économie lorsqu’il était au gouvernement (importance de l’entreprise et de l’esprit d’entreprendre, de la recherche, de la formation,..). A cet égard, on notera que même le tabou Arcelor semble aujourd’hui levé ! (trop tard cependant car l’action a déjà perdu 20% de sa valeur de mars dernier) Je voudrais maintenant pointer quelques éléments plus spécifiques de cet ajustement qui appelle à mon sens quelques commentaires et questions. Une fois n’est pas coutume, je commencerai par pointer l’évolution d’un programme complet, à savoir le programme 04 « Politique économique, coordination, réglementation, labels et informations des aides ». Il ne s’agit certes pas du programme mettant en jeu les sommes les plus importantes mais je pense l’évolution des crédits en son sein illustre de manière exemplaire les faiblesses de cet ajustement. Ainsi, les ajustements de ce programme ont été l’occasion pour le ministre : d’augmenter les crédits destinés à un Plan Stratégique transversal déjà remis en cause, non seulement par les présidents des partis socialiste et démocrate humaniste mais également par des instances telles que le CESRW,…. La presse a d’ailleurs elle-même qualifié de « catalogue de Monsieur Bricolage » les différents plans présentés jusqu’ici.
D’avouer son incurie et son indolence en externalisant une opération que l’administration aurait dû et pu réaliser
elle-même (l’attribution à un bureau externe d’un marché de services pour réaliser dans les temps l’analyse des
déclarations de créance « FEDER – Animation économique » ).
De diminuer les crédits en ce qui concerne un des éléments reconnus par tous comme essentiel pour la redynamisation de notre économie, à savoir la promotion de l’esprit d’entreprendre ! En matière d’expansion économique, si l’on peut se réjouir de l’inscription d’une manne supplémentaire d’une trentaine de millions, on doit toutefois constater : Qu’il s’agit d’engagements (et non d’ordonnancements) qu’il ne s’agit pas de moyens nouveaux étant donné que ces montants – dont on a découvert l’existence de manière un peu miraculeuse - proviennent de provisions de fonds européens de toutes façon dédiés à l’économie que les retards existent encore et persisteront à terme selon l’aveu même du ministre. Il serait par ailleurs intéressant sur ce point de connaître la répartition géographique des dossiers en attente ….. En ce qui concerne la SOWALFIN, mon groupe se félicite de voir ses moyens augmentés lors de cet ajustement. Logique, cette augmentation répond aux besoins engendrés par les nouvelles missions qui lui ont été attribuées (Sofinex1, micro-crédits, Socamut, business angel,…). Le groupe MR ne peut que se réjouir de voir cet outil - qu’il a considérablement contribué à mettre en place - reconnu dans sa pertinence par le gouvernement actuel. J’en viens maintenant aux absences et aux silences de cet ajustement concernant les deux dossiers - pourtant on ne peut plus d’actualité - que sont la question de la recapitalisation des invests et celle de la recapitalisation de la FN et de la SONACA. Concernant les invests, le ministre nous a annoncé une harmonisation du travail de ceux-ci et une recapitalisation de la plupart. Peut-il être plus explicite à cette tribune ? Y aura-t-il une traduction budgétaire ? Concernant la FN et la SONACA, j’aimerais également que le ministre nous donne plus de détails sur l’avancement de ces dossiers ….. Enfin je ne pourrais terminer mon exposé sans évoquer le lapin sorti in extremis du chapeau budgétaire du gouvernement. En effet, en date du 29 juin, un amendement gouvernemental était déposé visant à insérer un nouvel article au dispositif du budget. Lorsqu’on examine ce dernier, on réalise qu’il s’agit d’un cavalier budgétaire permettant de transférer des fonds du budget – pourtant déjà étriqué – de la Recherche vers le budget de l’Economie (A.B. 31.06 « subvention en vue de promouvoir l’expansion économique dans le PME/TPE »). Présenté à la sauvette (ce qui ne pouvait qu’aiguiser notre curiosité), cet amendement pose question : A quoi est-il destiné ? quel sont les montants susceptibles d’être concernés ? etc…. Interrogés à ce sujet, les ministres se sont voulus on ne peut plus évasifs. Seul le ministre MARCOURT a bien voulu reconnaître – à demi-mots toutefois – qu’il s’agissait ici de la conséquence budgétaire du refus d’accorder la licence tanzanienne à New Lachaussée…. Sans toutefois accepter le terme de « compensation » pourtant utilisé par le ministre-Président lui-même. Il me paraît indispensable que des explications concrètes, complètes et sincères soient fournis au Parlement avant le vote concernant le Quand, le Comment et le Pourquoi de cette inscription tardive et un peu « cavalière ». Sans cela, le pouvoir de contrôle budgétaire du Parlement ne sera plus qu’un principe creux. En conclusion, cet ajustement budgétaire en matière d’économie – il en va ainsi pour la plupart des autres compétences d’ailleurs - ne peut logiquement recevoir notre approbation. Le gouvernement est passé à côté de son sujet. Au lieu de procéder à un début de mise en œuvre d’une réelle politique économique volontariste et ambitieuse, le gouvernement s’est contenté d’attendre encore un peu… jusqu’au budget initial 2006 sans doute, soit près de 18 mois après sa mise en place… Tout est dit dans ce dernier constat ! |