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La France a dit « NON ! »
- Comment ressentez-vous ce résultat ? Il faut d’abord tenir compte du fait qu’il s’agit de l’expression démocratique du peuple français qui a estimé après un long débat devoir s’opposer à la ratification de la Constitution européenne. Personnellement c’est une déception. Je pense que cette constitution est une avancée importante pour la construction de l’Europe et plus particulièrement de l’Europe sociale et économique. Je crois que les Français ont surtout voulu sanctionner la politique interne de leur gouvernement. Le vote français n’arrêtera pas le processus de consultation et de ratification qui se poursuivra pour les autres pays pendant encore un an et demi. Si les Français ont donné leur avis, il est logique que les autres pays puissent le faire aussi en toute indépendance. Ce n’est qu’à la fin du processus qu’il faudra probablement tirer des conséquences du vote français comme des votes des autres pays. - Ce vote négatif est-il vraiment une catastrophe pour l’Europe ? Le résultat, s’il n’est pas vraiment une catastrophe, puisque l’Europe pourra continuer à fonctionner sur base des traités antérieurs, plus spécialement le Traité de Nice, n’en est pas moins un signal négatif pour l’esprit européen puisqu’il vient d’un peuple qui fait partie des fondateurs de l’Europe tout de suite après la guerre.
Sans doute le monde politique et les technocrates européens n’ont-ils pas assez expliqué ce qu’était l’Europe. On a, depuis de nombreuses années, manqué de débats sur le sujet. L’Europe apporte beaucoup à nos pays mais elle a souvent servi de prétexte à certains gouvernements qui ont mis sur son compte un certain nombre de décision difficile qu’ils devaient prendre.
- Pensez-vous que la consultation populaire n’a pas été une bonne chose dans ce cas ? Pensez-vous que « trop de démocratie nuit à la démocratie » ? Comme le disait Didier Reynders « ce n’est pas parce que le résultat électoral ne nous plait pas qu’il faut supprimer les élections. » En tant que libéral, je reste persuadé que la consultation populaire reste le meilleur moyen de faire participer la population aux grandes options à prendre sur son avenir. Les autres partis démocratiques ont refusé notre proposition d’organiser une consultation populaire sur ce sujet en Belgique, et je ne peux que le regretter, car il n’y a pas eu chez nous de véritable débat sur la Constitution européenne. Le suffrage universel est la base de la démocratie et en refuser les conséquences serait finalement non pas nuire mais tuer la démocratie. Il appartient aux politiques d’expliquer, de persuader et pas d’imposer s’ils veulent entraîner l’adhésion. C’est ça, je crois, le message fondamental que les électeurs français ont voulu adresser à leurs dirigeants qui ont souvent perdu le contact avec la France d’en bas. |