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Questions orales

     

 Questions du 10/01/07

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  La situation à l’Athénée d’Uccle II...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française, concernant :
« La situation à l’Athénée d’Uccle II »


Madame la Ministre-Présidente,
Le 10 octobre 2006, je vous interrogeais à propos de la situation à l’Athénée d’Uccle II dont le climat au sein de l’équipe éducative ou plutôt entre l’équipe éducative et la direction ne serait pas des plus sereins.

Je voulais m’assurer que vous mettiez tout en œuvre pour assurer la bonne marche de l’établissement et la sérénité du climat au sein de l’école.

Vous me répondiez que la Direction générale de l’enseignement obligatoire avait désigné un comité d’accompagnement composé de deux inspecteurs et de la préfète coordinatrice de zone. Vous ajoutiez aussi ne pas vouloir vous immiscer dans le processus administratif d’instruction de plusieurs dossiers mettant en cause les personnes. Vous terminiez en ajoutant vouloir rester attentive à l’évolution de la situation dans l’intérêt de l’établissement et à la préservation des droits de toutes les parties impliquées.

L’Athénée d’Uccle II est cependant récemment revenu dans l’actualité et il apparaît que les conflits se sont plutôt amplifiés puisque plainte a été déposée, semble-t-il, par certains membres de l’équipe éducative contre la préfète accusée de harcèlement. Celle-ci s’en défendant totalement quelques jours plus tard, accusant ces personnes de diffuser de fausses informations pour lui nuire.

Mon propos n’est pas de démêler le vrai du faux, c’est de souligner que les problèmes se sont amplifiés, que la judiciarisation du conflit n’arrange rien et qu’il semble bien que la crispation soit totale au sein de l’équipe administrative au détriment d’une ambiance de travail peu propice à maintenir une stabilité dans l’école aussi bien entre enseignants qu’entre enseignants et élèves et entre élèves.

Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre-Présidente :

- Pouvez-vous me préciser en quoi a consisté le travail du comité d’accompagnement que la direction générale de l’enseignement obligatoire avait mis en place en octobre 2006 ?
- Comment expliquez-vous que malgré la présence de ce comité, la situation ne s’est certainement pas améliorée et qu’elle semble même s’être encore un peu plus détériorée ?
- La presse relate que votre Cabinet dit rechercher une solution qui ramène la sérénité au sein de l’Athénée afin de protéger la scolarité des élèves. Outre le fait que vous reconnaissez que la scolarité des élèves est mise à mal, quelle solution envisagez vous à très court terme pour mettre fin à cette situation ?
- Certains dénoncent le régime de faveur dont bénéficierait la préfète d’Uccle II en ce sens que l’administration n’aurait pas voulu d’une conciliation ? Que pouvez-vous me dire à ce sujet ?
- Enfin, ne pensez-vous pas qu’une autorité supérieure, vous par exemple, devrait très rapidement « siffler la fin de la récréation » dans cet Athénée ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
– Le comité en question a pour objet de traiter les difficultés dans leur globalité. Il prend donc en considération les problèmes vécus par l’équipe éducative et par la direction. À cette fin, il rencontre l’ensemble des intervenants de ce conflit. Vu la grande complexité du travail à accomplir, il a été décidé récemment d’élargir la composition du comité d’accompagnement et d’y adjoindre des spécialistes en gestion de problèmes et particulièrement en harcèlement moral.

Mon administration et moi-même étudions toutes les solutions de type organisationnel qui pourraient être apportées à l’athénée d’Uccle II. Toutefois, je ne pense pas devoir vous rappeler combien il est difficile de concilier ces mesures avec le respect du statut du 22 mars 1969. Chacune des parties a des droits à une défense et à un débat contradictoire.

Vous aviez parlé du recours à la justice. Il n’est certes pas de nature à simplifier les choses, mais chacun peut faire valoir ses droits. Nous ne pouvons ni nous immiscer dans ce qui est dit ni porter des jugements.

Nous analysons toutes les possibilités en veillant donc à respecter les statuts du 22 mars 1969. Tout ce que nous ferions sans en tenir compte induirait automatiquement, vu la tension actuelle, un recours d’une des parties.

Comme vous le dites, cette situation nuit à la réputation de l’athénée, ce qui est mauvais pour les élèves, mais aussi pour l’avenir de l’établissement. Ce conflit est donc regrettable tant pour les écoliers que pour l’équipe éducative ou la direction de l’école.

M. Philippe Fontaine (MR). – Je comprends bien la difficulté que représente un tel problème. Il me paraît en effet quasiment impossible que des personnes en conflit judiciaire puissent continuer à travailler ensemble. Je crains malheureusement que de tels cas se multiplient à l’avenir. Cet incident montre la dangerosité de la législation sur le harcèlement moral.

Je pense que de nombreuses actions sont entamées dans ce domaine. Il est très difficile d’en sortir parce qu’il appartient à l’accusé de prouver son innocence, ce qui est presque impossible. Pour peu que certains des acteurs soient de mauvaise foi, d’un côté ou de l’autre, le problème se complique encore. Nous connaissons de tels cas dans ce parlement.