Cfrançaise

Questions orales

     

 Questions du 25/10/06

-

  La situation des humanités sportives de ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre-Présidente de la Communauté française et au Ministre Claude Eerdekens, Ministre des sports, concernant :
« La situation des humanités sportives de haut niveau en Communauté française : le cas du foot-élite »


Madame la Ministre –Présidente,
Monsieur le Ministre,
Ce 16 juin 2006 , je vous interrogeais sur l’avenir de la section tennis de table de l’Athénée Royal de Marchienne au Pont qui allait être supprimée et transférée à Jambes suite à la décision de l’aile francophone de la fédération royale belge de tennis de table de créer un centre permanent d’entraînement et de développer toujours à Jambes un sport-études dont les modalités restaient à préciser.

Ma question portait à la fois sur les aspects liées directement à l’avenir du sport de haut niveau en Communauté française et sur les effets collatéraux d’une telle décision.

Madame la ministre présidente vous me répondiez que vous ne saviez pas si d’autres établissements pouvaient être concernés par une telle décision et ne pas avoir été avertie d’une autre situation de ce genre.

Vous me répondiez également que votre administration travaillait actuellement à dresser un panorama de ce qui est mené, en matière de sports scolaires et d’activités sportives, en Communauté française, les différentes possibilités qui s’offrent aux établissements étant telles qu’un travail d’éclaircissement s’imposait.

Monsieur le Ministre des sport quant à lui me spécifiait que pour ce qui est du tennis de table, l’aile francophone de la Fédération royale belge de tennis avait déposé un projet ayant deux aspects : d’une part, la création d’un centre permanent d’entraînement qui devrait voir le jour à Jambes et, d’autre part, le développement d’un sport-études à Jambes dont les modalités restent à préciser. Vous ajoutiez, Monsieur le Ministre que c’était la responsabilité de la fédération de sélectionner les jeunes et qu’elle avait souhaité que l’élite du tennis francophone se trouve à Jambes.

Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre Présidente, Monsieur le Ministre :

-Il semble que le schéma et le scénario qui s’en est suivi concernant le tennis de table soit exactement celui rencontré dans le cas du foot-élite c-à-d un partenariat entre une fédération sportive (ici l’Union Royale Belge des Société de Football Association) et une école, en l’occurence la même que pour le tennis de table. Quelle sont les raisons qui ont poussé à la décision de transfert vers Mouscron, Liège ou ailleurs ?

-Il semble que la raison invoquée soit le niveau des élèves recrutés qui ne soit pas suffisamment élevé. Qu’est ce qui vous fait penser que ce niveau sera plus élevé ailleurs ?

-Il semble que les élèves inscrits à Marchienne au Pont seront dirigé vers d’autres établissements ? Ne pensez-vous pas que c’est tout droit la porte ouverte au décrochage scolaire pour ces enfants qui de toute évidence ne pourront jamais se rendre si loin de leur domicile pour suivre leur cours ?

-Pouvez-vous me dire cette fois si d’autres établissements , et lesquels , sont concernés par ce type de décision ?

-Où en êtes-vous dans le panorama que vous deviez dresser en matière de sport scolaire et où en est cet éclaircissement dont vous parliez ?

-Ne devrait-on pas revoir la nature des contrats qui lient une Fédération sportive avec une école de telle manière à donner plus de garanties aux écoles et réduire la toute puissance des fédérations qui veulent mettre fin à la collaboration avec l’école concernée ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse des Ministres,
Cette question relève d’une part de la liberté pédagogique propre à chaque établissement scolaire et de son équipe. Il s’agit de promouvoir des activités sportives telles que le foot, le tennis de table ou le tennis pour les élèves. Par ailleurs, cette question a trait à la liberté d’association puisqu’un partenariat est créé de commun accord entre une école et une association sportive. On peut regretter qu’un terme ait été mis à l’association entre l’Union royale belge des sociétés de football et l’Athénée royal de Marchienne-au-Pont, mais ce sont là les prérogatives respectives des deux entités.

Votre suggestion d’assurer la stabilité et la durabilité du partenariat école-fédération sportive est intéressante et mérite réflexion. Nous menons cette réflexion pour l’immersion : comment garantir la continuité du projet pédagogique d’une école ? Néanmoins, dans ce cas-ci, il est difficile de contraindre un partenaire à rester s’il décide de partir. Pour l’immersion, par contre, le projet est interne à l’école. Il faut envisager cette idée, mais il faut aussi éviter d’être trop strict, ce qui conduirait à la disparition du sport-études. La réflexion que nous menons avec M. Eerdekens sur la formation des footballeurs va dans ce sens : les fédérations préfèrent prendre des professionnels à l’extérieur du pays, si en plus on leur met des freins, cette tendance sera renforcée au sein de l’organisation sportive belge. Nous devons y être attentifs. Je suggérerais à M. Eerdekens de faire quelques propositions pour assurer la continuité du contrat entre l’école et la fédération et ainsi garantir le projet pédagogique de l’adolescent.

Je n’ai pas connaissance de difficultés rencontrées par les élèves de l’Athénée de Marchienne-au-Pont qui auraient changé ou qui seraient demeurés dans cet établissement à la suite de modifications.

Le panorama des humanités sportives dressé par mon administration est très diversifié en raison de la liberté pédagogique des établissements. Les horaires sont donc adaptés et les options sont préconisées au cas par cas selon les écoles. Il est impossible d’établir une carte regroupant des catégories d’organisation des humanités sportives. Lorsqu’on vise les grilles horaires, on touche à la liberté pédagogique et, comme nous l’avons vu, cela suscite des difficultés dans le premier degré.

M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie la ministre de retenir ma suggestion. La continuité ou pour le moins la décélération dans le cas d’une suspension du contrat sont importantes lorsque l’on mène un projet pédagogique. Il n’est pas bon de le stopper net. Bien que je comprenne la difficulté d’établir une cartographie, comme pour l’immersion, la diversité désoriente les parents dans leurs choix. On attribue en effet un même nom à des contenus différents, en fonction de l’établissement. Il faudrait donc baliser quelque peu.