Réponse de la Ministre Marie Dominique Simonet,
– Je n’ai pas beaucoup plus de détails à vous fournir que ceux que j’ai fourni lors de ma réponse le 18 avril
dernier. Dans le système Erasmus, une université n’aura une grande capacité d’accueil pour les étudiants
d’une autre institution que si cette dernière accepte de recevoir beaucoup de jeunes en retour, mais
également si ses propres étudiants souhaitent aller dans l’université qui invite.
C’est une sorte d’échange de réciprocité : si on a envie d’envoyer des étudiants à l’étranger, on doit
pouvoir accueillir des étudiants étrangers et donc créer des places à cet effet.
Il n’y a pas de priorité. La seule priorité réside dans le chef de chaque étudiant.
Il a la liberté d’avoir
envie, pour des raisons académiques, d’intérêt pour une culture ou personnelles, d’aller dans tel ou tel
pays.
Comme je l’ai indiqué récemment, l’apprentissage de l’anglais reste généralement la priorité de nos
étudiants, mais aussi sans doute de la majorité des étudiants européens non anglophones.
Cela explique le
fait qu’il y a plus d’étudiants non anglophones dans les programmes Erasmus que d’étudiants anglophones.
Il y a donc une pression très forte sur le Royaume-Uni et l’Irlande.
Une des raisons du développement de nouvelles destinations tient au fait que les nouveaux pays européens,
mais aussi les pays scandinaves, offrent des cours bilingues.
Généralement, ils offrent également une formation en anglais.
Cela permet à nos étudiants de concilier plusieurs apprentissages.
On constate par contre que traditionnellement, les anglophones sont moins tentés d’apprendre une autre
langue.
Enfin, pour creuser cette question, il faudrait faire une enquête sur la motivation des étudiants à partir
en Erasmus.
Comment ont-ils choisi, comment ont-ils sélectionné leur pays, est-ce sur la base d’une étude, de la qualité
d’une formation spécifique correspondant à leur cursus ? Si le futur Conseil supérieur de la mobilité des
étudiants dans l’enseignement supérieur estime qu’il s’agit d’une priorité, je ne manquerai pas d’y prêter
toute mon attention.
M. Philippe Fontaine (MR). – Votre réponse explicite un peu vos propos du mois d’avril, madame la
ministre. Je reste persuadé qu’il faut essayer de comprendre davantage les raisons pour lesquelles les
anglophones ne viennent pas chez nous.
Cela crée en effet un handicap pour nos étudiants, qui auront des difficultés à trouver des possibilités
d’échange dans le cadre d’Erasmus dans le futur.
Je pense donc qu’il serait intéressant de s’en préoccuper dès à présent, et non d’attendre que cela
devienne une urgence.
Nous avons intérêt à ce que nos étudiants utilisent ces programmes, notamment dans les pays anglo-saxons.
Il faut donc essayer de trouver un moyen pour rétablir l’équilibre.
Sachant que les Anglo-saxons ont peut l’envie d’aller dans des pays où l’on parle une autre langue que
l’anglais, l’équilibre ne se rétablira pas de lui-même.
Le déséquilibre sera permanent si l’on n’agit pas.