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Questions orales

     

 Questions du 13/07/06

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  Future foire du livre de Bruxelles ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à Fadila Laanan, Ministre de la culture, concernant :
« L’organisation de la prochaine foire du livre de Bruxelles »


Madame la Ministre,
Il y a quelques temps, juste après la clôture de la 36ème Foire du Livre de Bruxelles, je vous interrogeais sur la place de la Communauté française dans cet événement qui gagne ses lettres de noblesse un peu plus chaque année. Nous avions déjà souligné que les objectifs pour la 37ème édition seraient plus ambitieux encore en touchant des nouveaux publics, les jeunes essentiellement.

Il semblerait que pour la prochaine édition de la Foire du Livre , l’asbl Foire du Livre organisera seule l’événement, il faut entendre sans l’opérateur qui accompagnait les organisateurs et prenait le risque financier en charge. Il semble que des conflits d’intérêt entre les objectifs culturels de l’asbl et les intérêts économiques de l’opérateur justifient cette décision.

Dans le même temps, des nouveaux objectifs ont été fixés : augmenter la fréquentation et élargir le public avec cinq priorités dans le détail desquelles je n’irai pas.

Mes questions sont les suivantes Madame la ministre :

Vous me précisiez en réponse à ma question précédente sur le sujet que la Communauté française versait une subvention à l’asbl « Foire du livre ». Suite à la décision de s’écarter de l’opérateur-partenaire, la part de la Communauté française va-t-elle sensiblement augmenter ?

Comment l’asbl va-t-elle combler cette baisse de moyens couplée à une nette hausse de ses ambitions ?

Les exposants qui finançaient déjà 50% de la Foire vont-ils devoir mettre la main au porte feuille ?

Nouveaux publics veut-il dire nouveaux exposants et donc apports financiers supplémentaires ?

Si les exposants doivent sensiblement y mettre plus de leur poche, ne pensez-vous pas qu’une désaffection soit à craindre ?

Comment voyez-vous l’avenir de cet événement pourtant nécessaire pour redonner surtout chez les jeunes le goût de la lecture compte tenu des nouvelles décisions prises face aux nouveaux objectifs fixés ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
 
Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
Vous semblez voir une contradiction entre les ambitions grandissantes de la Foire et la séparation avec l’opérateur qui prenait en charge le risque financier. En fait, il n’y a contradiction qu’en apparence. Si l’opérateur prenait des risques financiers, il empochait aussi la recette de cette manifestation rentable. Ce qui dérangeait l’asbl « Foire du livre », c’était de devoir alimenter le projet en contenu (thèmes, écrivains invités, etc.) sans contrepartie financière pour le secteur du livre.

Puisque l’asbl garantissait le contenu de l’événement, elle a voulu prendre seule son destin en main. Le modèle est clairement celui de la « Boekenbeurs » dont une part des bénéfices retourne aux organisateurs professionnels du livre. L’asbl bénéficie de la bonne santé financière historique de la Foire et s’est entourée de conseillers scientifiques. Elle fait jouer la concurrence entre les opérateurs qu’elle engagera et mène une opération commerciale notamment basée sur la diminution du prix d’entrée de 7 à 5 euros comme à Paris, le ciblage de publics spécifiques comme les jeunes lecteurs, l’augmentation du nombre d’invitations gratuites offertes aux exposants par m2 loué, la facilitation de l’accès au site et une meilleure signalisation extérieure, l’entrée gratuite pour les professionnels.

Les exposants semblent avoir accueilli positivement ce changement puisque plusieurs dizaines d’entre eux ont déjà introduit une réservation de stand pour l’année prochaine. Si l’analyse réalisée par l’asbl s’avère juste et qu’à court et moyen terme, l’opération se révèle aussi rentable qu’aujourd’hui, elle pourra se passer progressivement de l’aide publique.

Pour cette année, le montant de l’intervention de la Communauté française reste inchangé. Je serai attentive à évaluer avec l’asbl l’impact des décisions en termes d’accueil des publics, et particulièrement des jeunes.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Votre réponse me rassure sur la pérennité de cet événement. Il est intéressant de noter que votre espoir est d’injecter moins de moyens publics à l’avenir. Nous verrons dans quelle mesure c’est possible. Néanmoins, même si ce type d’opération peut être profitable pour ceux qui l’organise, il serait dommage que la Communauté française désinvestisse dans cet événement.

Il faudrait peut-être envisager d’améliorer encore la qualité de l’offre par une série d’animations autour de la Foire. Les animations supplémentaires visant à améliorer l’offre de la Foire sont parfois plus difficiles à organiser.

Mme Fadila Laanan,
– La Foire du Livre est rentable. L’opérateur commercial n’est plus dans le coup. Il est donc inutile que la Communauté paie une structure qui engrange énormément de recettes. Cependant, en cas de nécessité, elle doit assumer ses missions de service public, comme l’accueil des jeunes.