Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
Vous semblez voir une contradiction entre les ambitions grandissantes de la Foire et la séparation avec l’opérateur qui
prenait en charge le risque financier. En fait, il n’y a contradiction qu’en apparence. Si l’opérateur prenait des risques
financiers, il empochait aussi la recette de cette manifestation rentable. Ce qui dérangeait l’asbl « Foire du livre »,
c’était de devoir alimenter le projet en contenu (thèmes, écrivains invités, etc.) sans contrepartie financière pour le
secteur du livre.
Puisque l’asbl garantissait le contenu de l’événement, elle a voulu prendre seule son destin en main. Le modèle est
clairement celui de la « Boekenbeurs » dont une part des bénéfices retourne aux organisateurs professionnels du livre.
L’asbl bénéficie de la bonne santé financière historique de la Foire et s’est entourée de conseillers scientifiques.
Elle fait jouer la concurrence entre les opérateurs qu’elle engagera et mène une opération commerciale notamment basée sur
la diminution du prix d’entrée de 7 à 5 euros comme à Paris, le ciblage de publics spécifiques comme les jeunes lecteurs,
l’augmentation du nombre d’invitations gratuites offertes aux exposants par m2 loué, la facilitation de l’accès au site et
une meilleure signalisation extérieure, l’entrée gratuite pour les professionnels.
Les exposants semblent avoir accueilli positivement ce changement puisque plusieurs dizaines d’entre eux ont déjà introduit
une réservation de stand pour l’année prochaine. Si l’analyse réalisée par l’asbl s’avère juste et qu’à court et moyen
terme, l’opération se révèle aussi rentable qu’aujourd’hui, elle pourra se passer progressivement de l’aide publique.
Pour cette année, le montant de l’intervention de la Communauté française reste inchangé. Je serai attentive à évaluer avec
l’asbl l’impact des décisions en termes d’accueil des publics, et particulièrement des jeunes.
M. Philippe Fontaine (MR).
– Votre réponse me rassure sur la pérennité de cet événement. Il est intéressant de noter que votre espoir est d’injecter
moins de moyens publics à l’avenir. Nous verrons dans quelle mesure c’est possible. Néanmoins, même si ce type d’opération
peut être profitable pour ceux qui l’organise, il serait dommage que la Communauté française désinvestisse dans cet
événement.
Il faudrait peut-être envisager d’améliorer encore la qualité de l’offre par une série d’animations autour de la Foire. Les
animations supplémentaires visant à améliorer l’offre de la Foire sont parfois plus difficiles à organiser.
Mme Fadila Laanan,
– La Foire du Livre est rentable. L’opérateur commercial n’est plus dans le coup. Il est donc inutile que la Communauté
paie une structure qui engrange énormément de recettes. Cependant, en cas de nécessité, elle doit assumer ses missions de
service public, comme l’accueil des jeunes.