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Questions orales

     

 Questions du 12/07/06

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  La problématique du nombre d’examens de ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française, concernant :
« La problématique du nombre d’examens de passage dans l’enseignement en Communauté française »

 
  Madame la Ministre-Présidente,
    La fin d’une année scolaire amène son lot de bonheur et de malheur. La plus mauvaise nouvelle est d’apprendre que l’élève devra recommencer son année, l’échec est alors prononcé. La réaction de certains parents est parfois d’accabler l’école e /ou les professeurs qui deviennent forcément mauvais, injustes ou susceptibles de favoritisme. Et l’on peut ainsi constater une tendance à introduire un recours contre l’école en vue d’essayer d’infléchir la décision prise de faire redoubler l’élève.
 
Mais il existe un « moyen terme » entre la réussite et le redoublement, ce sont les examens de passage. Vécus comme un drame par certaines familles qui n’imaginaient même pas que leur enfant puisse avoir un échec, ils sont pourtant une chance supplémentaire de se rattraper pour éviter de perdre une année.
 
Il semble cependant avoir une augmentation du nombre d’examens de passage : le chiffre d’un élève sur trois est avancé, soit 34,4% en 2005 pour le réseau de la Communauté française.
 
  Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre-Présidente :
 
-          Peut-on établir un parallèle entre l’explosion du nombre de recours introduits par les parents contre l’école en cas d’échec partiel et celui du nombre d’examens de passage ?
 
-          Certains établissements scolaires n’ont-ils pas tendance à envoyer en « septembre » un certain nombre d’élèves afin d’éviter qu’un recours ne soit introduit, celui-ci créant des tensions entre l’école et les parents avec un risque accru de perdre l’élève ?
 
-          Disposez-vous de chiffres concernant le nombre d’échecs, menant au redoublement, après les examens de passage ?
 
-          Disposez-vous de chiffres concernant le nombre d’élèves qui ne présentent pas leurs examens de passage et qui recommence leur année malgré la seconde chance qui leur a été donnée ?
 
  Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
 
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
Le règlement des études des établissements organisés par la Communauté française prévoit que l’école doit préparer, en septembre, une session de repêchage à l’intention des élèves qui, de l’avis du conseil de classe, n’ont pas atteint en juin le niveau de compétence et de savoir requis, mais qui montrent une chance de rattraper leurs lacunes entre juin et septembre.

Ces élèves doivent présenter les examens de septembre dans l’école fréquentée en juin et doivent, bien entendu, répondre aux mêmes conditions que les autres épreuves à caractère « sommatif ». Dans tous les cas où un examen de passage est imposé, l’élève doit recevoir en juin des indications écrites claires et détaillées sur les lacunes à compenser ainsi que sur la façon de se préparer à réussir l’épreuve. Lors de la délibération, le conseil de classe doit tenir compte de l’évolution des résultats de l’élève dans leur ensemble et pas uniquement dans la ou les disciplines où il est en échec en juin.

À l’heure actuelle, nous ne possédons de chiffres sur les examens de passage et les recours que pour l’enseignement organisé par la Communauté française. Néanmoins, on peut les extrapoler pour les autres réseaux. Le taux moyen d’examens de passage est de 36,41 % d’élèves pour l’ensemble des écoles organisées par la Communauté française.

Ce taux diffère selon les établissements – de 21,09 % à 53,85 % d’élèves ajournés – et les zones, de 31,58 % à 39,13 %. Ces variations peuvent s’expliquer notamment par une politique élitiste de l’établissement, par la présence de sections qualifiantes, par les stratégies de remédiation développée, ou encore par la culture du redoublement pratiquée par l’école.

En outre, il est indéniable que la création des conseils de recours scolaires a influencé les décisions des conseils de classe en diminuant, par exemple, le nombre d’attestations C délivrées en juin. De plus, il semble évident que le nombre d’élèves ajournés en juin a augmenté à la suite du fait qu’un recours ne peut être introduit pour un élève ayant un ou plusieurs examens de passage en juin.

Il convient donc d’y inclure les élèves qui reçoivent une seconde chance alors qu’auparavant, ils auraient obtenu une attestation d’orientation B dès le mois de juin. Il ne m’est pas possible de vous donner des indications chiffrées relatives aux années précédentes car l’administration a toujours globalisé les résultats de réussite des deux sessions.

Nous ne disposons donc pas des informations spécifiques sur la réussite en juin ou en deuxième session. Je compte demander à l’administration d’inclure dans les statistiques les données que vous souhaitez car elles constituent un indicateur intéressant des tendances actuelles : certains adolescents spéculent sur les examens qu’ils peuvent rater en juin et passer en septembre.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Je ne voulais pas polémiquer. Il est important, compte tenu de l’existence du recours, de disposer de statistiques permettant de mesurer les conséquences des cours et de vérifier si la seconde session n’est pas instrumentalisée dans l’enseignement secondaire, ce qui n’est évidemment pas l’objectif.

Donner une seconde chance est une chose, permettre d’étaler les examens en est une autre, et ne constitue pas le meilleur système qui soit. Il est donc utile de disposer de ces statistiques. Je vous remercie d’avoir demandé aux services que l’on fasse à l’avenir le calcul de manière différente.

Toutefois, 36,4 1% représentent quand même un pourcentage inquiétant. Il existe de fortes différences entre les écoles. Avec 53,41 % d’échec, on peut se poser des questions sur le type d’enseignement donné. À ce niveau, c’est aussi l’échec de l’école.

Mme Marie Arena,
– De mon temps, un échec portait sur l’ensemble d’une matière. Ce n’est plus comme ça aujourd’hui. Comme on a subdivisé les matières en compétences, on peut avoir une seconde session pour une partie d’une matière seulement ou pour une partie dans toutes les matières, ce qui n’était pas possible auparavant.

Les professeurs veulent en effet donner l’occasion aux élèves d’améliorer l’une ou l’autre compétence avant septembre, s’ils s’aperçoivent qu’un élève est en difficulté non dans l’ensemble du cours mais sur un chapitre seulement.

Il s’agit alors de profiter de la période de vacances pour donner à l’enfant l’occasion d’approfondir cette compétence. Tout ceci influence bien entendu les statistiques.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Le public n’est pas très au courant. Les parents ont en effet vécu autre chose. Il faut donc que le système soit affiné de manière que l’on puisse comprendre ce qui se passe et le faire comprendre.