Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
Le règlement des études des établissements organisés par la Communauté française prévoit que l’école doit préparer, en
septembre, une session de repêchage à l’intention des élèves qui, de l’avis du conseil de classe, n’ont pas atteint en juin
le niveau de compétence et de savoir requis, mais qui montrent une chance de rattraper leurs lacunes entre juin et
septembre.
Ces élèves doivent présenter les examens de septembre dans l’école fréquentée en juin et doivent, bien entendu, répondre aux
mêmes conditions que les autres épreuves à caractère « sommatif ». Dans tous les cas où un examen de passage est imposé,
l’élève doit recevoir en juin des indications écrites claires et détaillées sur les lacunes à compenser ainsi que sur la
façon de se préparer à réussir l’épreuve. Lors de la délibération, le conseil de classe doit tenir compte de l’évolution des
résultats de l’élève dans leur ensemble et pas uniquement dans la ou les disciplines où il est en échec en juin.
À l’heure actuelle, nous ne possédons de chiffres sur les examens de passage et les recours que pour l’enseignement organisé
par la Communauté française. Néanmoins, on peut les extrapoler pour les autres réseaux. Le taux moyen d’examens de passage
est de 36,41 % d’élèves pour l’ensemble des écoles organisées par la Communauté française.
Ce taux diffère selon les établissements – de 21,09 % à 53,85 % d’élèves ajournés – et les zones, de 31,58 % à 39,13 %.
Ces variations peuvent s’expliquer notamment par une politique élitiste de l’établissement, par la présence de sections
qualifiantes, par les stratégies de remédiation développée, ou encore par la culture du redoublement pratiquée par l’école.
En outre, il est indéniable que la création des conseils de recours scolaires a influencé les décisions des conseils de
classe en diminuant, par exemple, le nombre d’attestations C délivrées en juin. De plus, il semble évident que le nombre
d’élèves ajournés en juin a augmenté à la suite du fait qu’un recours ne peut être introduit pour un élève ayant un ou
plusieurs examens de passage en juin.
Il convient donc d’y inclure les élèves qui reçoivent une seconde chance alors qu’auparavant, ils auraient obtenu une
attestation d’orientation B dès le mois de juin. Il ne m’est pas possible de vous donner des indications chiffrées relatives
aux années précédentes car l’administration a toujours globalisé les résultats de réussite des deux sessions.
Nous ne disposons donc pas des informations spécifiques sur la réussite en juin ou en deuxième session. Je compte demander
à l’administration d’inclure dans les statistiques les données que vous souhaitez car elles constituent un indicateur
intéressant des tendances actuelles : certains adolescents spéculent sur les examens qu’ils peuvent rater en juin et passer
en septembre.
M. Philippe Fontaine (MR).
– Je ne voulais pas polémiquer. Il est important, compte tenu de l’existence du recours, de disposer de statistiques
permettant de mesurer les conséquences des cours et de vérifier si la seconde session n’est pas instrumentalisée dans
l’enseignement secondaire, ce qui n’est évidemment pas l’objectif.
Donner une seconde chance est une chose, permettre d’étaler les examens en est une autre, et ne constitue pas le meilleur
système qui soit. Il est donc utile de disposer de ces statistiques. Je vous remercie d’avoir demandé aux services que
l’on fasse à l’avenir le calcul de manière différente.
Toutefois, 36,4 1% représentent quand même un pourcentage inquiétant. Il existe de fortes différences entre les écoles.
Avec 53,41 % d’échec, on peut se poser des questions sur le type d’enseignement donné. À ce niveau, c’est aussi l’échec
de l’école.
Mme Marie Arena,
– De mon temps, un échec portait sur l’ensemble d’une matière. Ce n’est plus comme ça aujourd’hui. Comme on a subdivisé
les matières en compétences, on peut avoir une seconde session pour une partie d’une matière seulement ou pour une partie
dans toutes les matières, ce qui n’était pas possible auparavant.
Les professeurs veulent en effet donner l’occasion aux élèves d’améliorer l’une ou l’autre compétence avant septembre,
s’ils s’aperçoivent qu’un élève est en difficulté non dans l’ensemble du cours mais sur un chapitre seulement.
Il s’agit alors de profiter de la période de vacances pour donner à l’enfant l’occasion d’approfondir cette compétence.
Tout ceci influence bien entendu les statistiques.
M. Philippe Fontaine (MR).
– Le public n’est pas très au courant. Les parents ont en effet vécu autre chose. Il faut donc que le système soit affiné
de manière que l’on puisse comprendre ce qui se passe et le faire comprendre.