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Questions orales

     

 Questions du 28/06/06

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  La manière dont certaines écoles déclinent la...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française concernant :
« La manière dont certaines écoles déclinent la sensibilisation des élèves à adopter une alimentation équilibrée »


Madame la Ministre-Présidente,
Même si l’argument est respectable et l’objectif d’induire chez nos jeunes enfants des bonnes habitudes alimentaires, certaines écoles semblent pousser un peu loin le dispositif mis en place pour atteindre cet objectif.

Il me revient en effet que certains établissements scolaires, nous sommes dans le cas de figure dans l’enseignement fondamental, interdiraient purement et simplement aux parents de garnir le cartable de leurs enfants de toute collation. Celle-ci est en effet fournie par l’école avec pour justification de d’assurer aux enfants une alimentation saine et équilibrée évitant ainsi les barres chocolatées et autres douceurs sucrées. Ces collations fournies par l’école sont payantes mais reviennent plus cher aux parents que s’ils avaient le choix de la collation y compris si celle-ci était saine et équilibrée.

Dans ce contexte, j’ai consulté la circulaire n°1461 du 15 mai 2006 concernant la gratuité de l’enseignement obligatoire mais je n’y ai rien vu concernant cet aspect sauf erreur de ma part ou assimilation sous un autre vocable.

Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre–Présidente :

Une école peut-elle imposer une collation payante aux enfants et interdire d’apporter une collation de la maison ?

Trouvez-vous cette pratique normale ?

Une école peut-elle imposer ce mode de fonctionnement pour autre chose, je pense à la tenue de sport, de gym, de bricolage, etc qui deviendrait obligatoirement de tel type et fournie (entendez vendue) par l’école et qui n’est ni reprise dans le poste piscine ou activités sportives, pour laquelle l’école peut réclamer les frais, ni ailleurs dans le tableau ?
Cette dépense entraînant ainsi des dépenses plus importantes qu’elles n’auraient pu être en laissant le libre choix. Ce type d’équipement serait-il repris dans le point 12 du tableau « distribution et achat de fournitures scolaires » ?

Dans l’hypothèse où ces pratiques ne seraient pas permises, quelles dispositions comptez-vous prendre pour les éviter ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
Les parents sont libres de donner les collations qu’ils souhaitent à leurs enfants. Une école ne peut interdire aux enfants d’apporter une collation ni contraindre les parents à acheter une collation dans l’établissement. Par contre, l’école, lieu d’accueil et de vie des enfants et des adolescents, a un rôle fondamental à jouer dans la promotion d’une alimentation saine.

Le gouvernement a d’ailleurs mis en place une politique afin de renforcer le bien-être des enfants et des adolescents, de propager les bonnes habitudes alimentaires et aider les enfants et les jeunes à opérer des choix responsables. L’approche prônée est essentiellement incitative et positive. Elle vise à convaincre les enfants, les adolescents, les enseignants et les parents par le biais d’une information objective.

Il n’est nullement question d’imposer une méthode à suivre car cela aboutirait à une stigmatisation contreproductive et, parfois, à du mercantilisme de la part de l’école. Le gouvernement insiste sur la nécessaire participation des parents au projet pédagogique dans le but d’accentuer l’impact des messages adressés aux enfants et d’assurer la cohérence avec le milieu familial.

À cette fin, nous suggérons aux écoles de consulter régulièrement les parents par le biais du conseil de participation. Je déplore la situation évoquée par M. Fontaine. Je le prie de me fournir des précisions relatives aux écoles coupables de telles pratiques afin de prendre les dispositions qui s’imposent. Par ailleurs, il peut aussi inviter les parents victimes de pratiques douteuses à prendre contact avec l’administration ou avec mon cabinet.

J’en viens aux frais liés à la pratique du sport ou de la gymnastique. Il est anormal qu’une école impose l’achat d’une tenue particulière. En revanche, nous pouvons encourager les écoles qui proposent à leurs élèves des tenues à des prix raisonnables, voire dérisoires, grâce à des achats groupés. Si le problème est marginal, il devrait néanmoins faire partie de la réflexion de la commission à propos des coûts scolaires et de la gratuité de l’enseignement. En conclusion, nous devons être attentifs face aux dérives potentielles. Certaines écoles peuvent s’aventurer sur ce terrain en poursuivant un objectif généreux mais d’autres risquent d’avoir des visées marchandes.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Je remercie la ministre-présidente pour sa réponse.

Je n’en attendais pas moins de sa part. Le cas que je viens de soulever, qui se rapporte à une école de l’enseignement officiel, est d’autant plus inquiétant qu’il ne répond probablement pas à une logique marchande. La direction et le corps enseignant de cet établissement sont sans doute de bonne foi.

Il n’en demeure pas moins que le risque de stigmatisation de certaines familles est bien réel. Je communiquerai volontiers à la ministre-présidente les informations complémentaires requises car il est hors de question d’imposer des coûts supplémentaires aux parents.