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Questions orales

     

 Questions du 14/06/06

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  La situation des humanités sportives de...
Question orale de Philippe Fontaine, député wallon à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française, concernant :
« La situation des humanités sportives de haut niveau en Communauté française »


Madame la Ministre-Présidente,
Il y a quelques temps, en janvier précisément, je vous adressais ainsi qu’au Ministre Eerdekens une question qui faisait suite à la décision de l’aile francophone de la fédération royale belge de tennis de table de créer un centre permanent d’entraînement à Jambes et de développer toujours à Jambes un sport-études dont les modalités restaient à préciser.

La réponse du Ministre Eerdekens portait sur la procédure que devait suivre une fédération sportive pour déposer un projet lié à la formation de jeunes talents sportifs dans le cadre du projet « Jeunes talents sportifs olympiques 2012-2016 ». Il s’agit du programme ABCD dont je vous passe les détails et le cheminement d’un projet avant de se voir notifier la décision positive par l’Adeps.

Mais la partie de ma question qui vous concernait portait sur les effets collatéraux de certaines de ces décisions. Dans le cas de l’époque, le transfert vers Jambes dès la fin de l’année scolaire, nous y sommes, des humanités sportives de haut niveau de Marchienne au Pont.

Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre-Présidente :

Quelles sont les raisons qui ont poussé à ce transfert et pourquoi Jambes, en dehors du fait que la fédération de tennis de table l’a décidé et que les instances du programme ABCD l’ont accepté ?
En d’autres termes, avez-vous en tant que Ministre de l’éducation, un droit de regard sur ce type de transfert ?
Existe-t-il encore d’autres écoles de ce types dans la région de Charleroi?
a-t-il été tenu compte de l’ensemble de la population et de la population scolaire de la Région de Charleroi ?
Si il n’existe plus d’école de ce type, ne pensez-vous pas que c’est priver de toute chance d’accéder à cette forme d’épanouissement une population plus défavorisée que dans certaines autres régions ?

Pouvez-vous nous dresser un panorama de ce qui existe en matière d’humanités sportives en Communauté française et les conséquences de décision provenant de projets ayant faits l’objet de décision du même type que celle prise pour le tennis de table et l’école de Marchienne au Pont ?

Existe-t-il d’autres établissements dans la situation de l’école de Marchienne ?
Lesquels et quel type de transfert est prévu ? Pour où ? Pour quand ?

Pouvez-vous me préciser ce que représente la population scolaire des humanités sportives ainsi que les types de spécialités ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
Les facilités scolaires prévues pour les espoirs sportifs et les sportifs de haut niveau sont importantes en Communauté française.

De même, les possibilités de combiner scolarité et pratique sportive sont nombreuses dans l’enseignement secondaire. Dans l’enseignement général, plusieurs établissements scolaires proposent une option comprenant quatre périodes d’éducation physique, en plus de la formation commune. Certains établissements scolaires développent des programmes « sports-études » et d’autres permettent des humanités sportives de haut niveau. Une liberté d’organisation est donc en vigueur dans les écoles.

Les établissements scolaires connaissent ces possibilités. Elles leur sont, notamment, rappelées chaque année par la circulaire d’organisation générale.

Les pouvoirs organisateurs et les établissements scolaires du réseau organisé par la Communauté française peuvent être amenés à conclure des partenariats privilégiés avec l’une ou l’autre fédération sportive. L’objectif est de dégager des économies d’échelle, tout en garantissant aux élèves concernés un enseignement de qualité et une pratique de haut niveau du sport qu’ils exercent. Ils se voient d’ailleurs parfois reconnaître la qualité d’« espoir sportif ».

L’athénée royal de Marchiennes-au-pont et la fédération royale belge de tennis de table ont conclu ce type de partenariat. Comme vous le signalez, la fédération a préféré y mettre fin et transférer ses activités à Jambes. En tant que fédération sportive, elle était en droit de le faire.

Je comprends que la situation ne soit pas idéale pour les six ou sept élèves concernés par cette décision, mais il résulte de la liberté des établissements scolaires et des différentes associations d’établir et de mettre fin à leurs partenariats.

Heureusement, dans le cas qui nous préoccupe, Jambes étant situé relativement près de Marchiennes-au-pont, les élèves concernés ne se verront pas dans l’obligation de changer d’établissement scolaire pour poursuivre leurs activités sportives.

S’agissant de la liberté d’association, je ne puis vous dire si d’autres établissements scolaires sont dans le même cas. Nous n’avons pas été avertis d’une autre situation de ce genre.

Par ailleurs, mon administration travaille actuellement à dresser un panorama de ce qui est mené, en matière de sports scolaires et d’activités sportives, en Communauté française. En effet, les différentes possibilités qui s’offrent aux établissements sont telles qu’un travail d’éclaircissement s’impose.

Dès que nous aurons établi ces listes, nous vous les communiquerons.

Philippe Fontaine (MR).
–J’attends ces informations.

Il faut également préciser que les distances séparant Marchiennes de Jambes ne sont pas négligeables. Pour un élève d’une région qui n’est pas des plus favorisées, elles peuvent constituer un obstacle, lui-même parfois renforcé par le mode de transport utilisé – je pense notamment au train, qui n’offre pas en l’occurrence un déplacement aisé.

Marie Arena,
–Il s’agit de respecter, d’une part, la liberté de choix pédagogique des écoles et, d’autre part, la liberté d’association entre une fédération et un établissement.

Évidemment, la stabilité des conventions est souhaitable, afin de pouvoir offrir un cursus complet aux étudiants. Une école doit pouvoir garantir aux parents que leurs enfants pourront suivre l’entièreté de leur cursus en son sein.

Philippe Fontaine (MR).
– Je le comprends bien et je ne reproche pas la décision qui, de toute façon, ne vous revenait pas. Je dis tout simplement qu’il faut être attentif, lorsque l’on passe des conventions de ce type, à ce qu’il y ait une pérennité possible. Il faut éviter que des jeunes se lancent dans ce type de formation pour devoir l’arrêter au milieu du gué, ce qui est toujours dommage.

En ce qui concerne le tennis de table à Charleroi, se posent d’autres problèmes sur lesquels nous n’allons pas revenir ici.