Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
Le manque d’intérêt des jeunes pour certains secteurs est au centre de nos préoccupations à la Communauté française comme à
la Région wallonne. Le plan stratégique transversal II sur lequel nous travaillons vise à impulser l’orientation,
l’information et la promotion des métiers. Nous avons le même type d’activité avec la Région bruxelloise pour les métiers en
pénurie.
L’orientation scolaire et l’information insuffisante expliquent en partie la pénurie mais d’autres facteurs interviennent
dans le choix d’un métier.
L’image d’une profession dépend en effet également de ses conditions d’exercice. Le degré de pénibilité et de dangerosité,
la perspective de mobilité par la formation professionnelle et la rémunération ainsi que les possibilités de carrière
déterminent l’orientation vers un métier ou un secteur. Il est par conséquent parfois un peu difficile de différencier la
véritable pénurie et les effets de piège à l’emploi. C’est la raison pour laquelle le ministre Marcourt et moi-même avons
initié, avec le département d’économie appliquée de l’ULB, une enquête sur la réalité objective des pénuries.
Pour apporter des réponses concrètes au déficit d’image, j’ai décidé de contacter les secteurs professionnels et de revoir
les accords de coopération relatifs à l’enseignement et la formation professionnelle. L’objectif est d’établir des synergies
efficaces entre les partenaires. Le secteur automobile est privilégié, mais tous les secteurs présents sur le territoire de
la Communauté française doivent être rencontrés.
Bon nombre de formations dispensées par les secteurs professionnels dans les centres de compétence font désormais partie
des formations proposées aux enseignants en cours de carrière. Mon souci est de rassembler les offres de formation afin de
les concentrer de manière cohérente au bénéfice de l’enseignement et de la formation professionnelle. Lorsque les
enseignants auront été formés dans les centres de compétence sectoriels, les élèves pourront eux aussi suivre la formation
des enseignants.
Afin de permettre une meilleure articulation entre l’enseignement, la formation et le monde du travail, un outil
informatique est en préparation. Il s’agira d’un portail commun à la Communauté française et à la Région wallonne. Il
fournira une information crédible, exhaustive et actualisée sur les métiers, les filières d’enseignement et de formation qui
conduisent à l’exercice de ces métiers, et sur les dispositifs de validation des compétences. Ce portail permettra ainsi
d’améliorer l’orientation scolaire, d’informer les demandeurs d’emploi et de favoriser la mobilité pour la formation
professionnelle ainsi que l’insertion des chômeurs de longue durée. Il sera bien entendu accessible aux Bruxellois. La base
de donnée sera en permanence mise à jour et alimentée notamment par les travaux de la Commission communautaire des
professions et des qualifications (CCPQ). Nous espérons pouvoir disposer de ce portail dans le courant de cette année.
Par ailleurs, un dispositif permanent et décentralisé sera développé reposant sur trois axes : l’organisation de journées de
découverte des métiers à l’attention des instituteurs, des professeurs du premier degré, des centres PMS et des conseillers
d’orientation, en collaboration avec les secteurs professionnels ; la médiatisation des actions de valorisation des métiers
comme le mondial des métiers, le trophée de l’alternance ; l’organisation de journées portes ouvertes dans les centres de
compétence à destination des enseignants et des élèves dès la fin du fondamental et jusqu’à la fin de l’enseignement
qualifiant. L’objectif de ces actions est de redonner envie aux jeunes d’apprendre ces métiers.
Philippe Fontaine (MR).
– Il est important que tous les efforts aillent dans le même sens et qu’il y ait un partenariat avec les secteurs. Le
problème n’est pas le manque d’information, mais le manque de structuration de l’information. Il faut donc que les acteurs
de la formation aient accès à ce type d’information et que les parents puisse s’y retrouver.
Tout ce qui va dans le sens de la cohérence et de la simplification est positif. Le travail sera long et il faut encore
améliorer la collaboration avec les secteurs. En effet, on entend souvent parler de pénurie sans que le secteur de
l’éducation en soit conscient. Il s’agit parfois d’effets de piège à l’emploi. Il faut voir quels types de métiers sont
offerts par les secteurs ; il faut que ceux-ci proposent des emplois de qualité et ne s’arrêtent pas à un simple constat
de pénurie momentanée.