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Questions orales

     

 Questions du 18/04/06

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 La croissance des échanges d’étudiants Erasmus...
Question orale de Philippe Fontaine, député wallon, à Marie Dominique Simonet, Ministre de l’Enseignement Supérieur, concernant :
« La croissance des échanges d’étudiants Erasmus »


Madame la Ministre,
Les échanges universitaires Erasmus ont enregistré une croissance de 6.3% en 2004/2005 par rapport à l’année académique précédente, à 144.037 étudiants, selon des données publiées par la Commission européenne.

La hausse la plus forte est enregistrée par les pays d’Europe centrale qui enregistrent une hausse des échanges de 36%. La Turquie qui a pu bénéficier du programme pour la première fois arrive derrière les pays de l’Est avec 1142 étudiants turcs qui ont passés quelques mois dans les différentes pays de l’Union Européenne.

D’après ces données, l’Espagne serait la destination la plus prisée suivie de la France, l’Allemagne et le Royaume uni.

Comme vous le savez, les échanges proposés par ce programme s’adressent aussi aux professeurs qui ont connu également une croissance de 13% mais de 77% pour les dix nouveaux états membres.

Mes questions seront les suivantes Madame la Ministre :

pouvez-vous me préciser quelle est la tendance pour les universités en Communauté française ?
combien d’étudiants sont partis et pour quelles destinations ?
Quel est le potentiel « séduction » de nos universités pour attirer des étudiants étrangers en échange Erasmus compte tenu que nous ne figurons pas dans le peloton de tête des pays les plus courtisés ?
Pouvez-vous me préciser quelle est la tendance des échanges concernant les professeurs ?
Les échanges Erasmus sont-ils fondés sur la qualité de l’enseignement ou d’autres critères sont-ils prépondérants comme le choix de l’apprentissage d’une autre langue ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre Marie Dominique Simonet,
Monsieur Fontaine, les chiffres que je vais vous communiquer m’ont été transmis par notre agence « Erasmus ». Ils concernent l’enseignement supérieur universitaire et non universitaire. En Communauté française, la mobilité, aussi bien étudiante qu’enseignante, a été relativement stable ces trois dernières années. Je vous remettrai le tableau comparatif, que je commenterai brièvement. En 2002-2003, 1 929 étudiants sont allés étudier à l’étranger, 2 114 en 2003-2004 et 2 114 en 2004-2005. La tendance est donc à une légère augmentation.

Du côté des enseignants, on a enregistré 252 missions en 2002-2003, 258 en 2003-2004 et 245 en 2004-2005. On constate donc un très léger recul en 2004-2005.

En 2004-2005, les destinations les plus courtisées par les étudiants « Erasmus » sont d’abord l’Espagne (30,77 %), suivie par l’Italie et la France. Nous noterons également les Pays-Bas qui en reçoivent 8,61 %.
(Mme Simonet fournit le tableau – qui figure en annexe sous le présent compte rendu – à M. Fontaine).


Quel est le potentiel séducteur de nos établissements ?
Bien entendu il dépend de chaque institution et de son dynamisme dans le programme « Erasmus ». Si la Belgique francophone ne se situe pas dans le peloton de tête des destinations les plus prisées, elle ne figure pas pour autant parmi les derniers de la liste. Nous nous situons dans la grande moyenne, compte tenu de notre capacité d’accueil. Nous ne tenons pas de statistiques précises sur l’origine des étudiants qui arrivent. En revanche chaque agence nationale comptabilise le nombre d’étudiants sortants. C’est donc par les agences des différents pays étrangers que nous recevons les statistiques des étudiants qui viennent chez nous.

Toutefois, lors du forum sur la mobilité, que j’ai organisé en février 2005, le Pr Coignoul de l’Université de Liège nous avait communiqué des données sur les pays d’origine des étudiants mais pour la Belgique entière : là aussi l’Espagne se trouvait en tête de peloton avec 23,9 % – ce qui s’avère logique puisque il y a réciprocité – l’Italie suivait avec 13,9 %, puis on trouvait la France avec 8,14 %, l’Allemagne avec 7,89 %, les Pays- Bas avec 6,42 %, le Royaume-Uni avec 6,15 %. Voilà des éléments que je puis vous livrer.

En quoi consiste le fondement des échanges ?
Pourquoi tel pays est-il plus attractif que tel autre ?
Nous devrions disposer d’enquêtes individuelles sur ce qui motive le jeune à préférer la Communauté française, la Communauté flamande, l’Espagne ou l’Allemagne. Selon notre agence Erasmus, le choix de l’apprentissage d’une langue étrangère constitue souvent une motivation prioritaire, et ce depuis le début du programme Erasmus. L’argument de la qualité de l’enseignement semble également jouer un rôle important, tout comme les critères socio-économiques.

Il faut cependant savoir qu’aucun échange ne peut avoir lieu en dehors d’une convention de collaboration bilatérale entre les institutions. Nous pouvons dès lors supposer que nos institutions ont à cœur de choisir des partenaires qui leur correspondent et auprès desquels les étudiants trouveront un niveau et une qualité de formation comparables à ceux de leur institution d’origine.

Philippe Fontaine,
Je remercie la ministre de ses explications. J’attends évidemment les tableaux et les données détaillées pour me forger une opinion. Ces échanges constituent une opportunité particulièrement importante et la mobilité de nos étudiants et de nos professeurs m’apparaît fondamentale dans l’Europe et le monde actuel.

Cependant je suis surpris de constater que les chiffres que vous nous communiquez sont stables, alors qu’ils augmentent dans l’ensemble des autres pays. Cette stabilité ne me satisfait pas. C’est peut-être un symptôme. Il faudrait analyser les raisons de notre stagnation.

Les échanges sont importants en termes de formation, mais aussi d’ouverture sur le monde. Dans un pays comme le nôtre, c’est fondamental, non seulement pour la qualité de l’enseignement, mais aussi pour notre économie.



ANNEXE : CROISEMENT DES ÉCHANGES D’ÉTUDIANTS ERASMUS


Les données dont je vais vous faire part et qui m’ont été transmises par notre Agence Erasmus concernent bien entendu l’enseignement supérieur universitaire et non universitaire. La mobilité étudiante et enseignante ERASMUS en Communauté française bénéficie en effet à l’ensemble de l’enseignement supérieur.

1 Tendance en C.F.W.B. pour la mobilité étudiante et la mobilité enseignante
La mobilité étudiante est stable en Communauté française ces trois dernières années. La mobilité enseignante enregistre un certain retrait.

2 Nombre d’étudiants sortants et destinations pour 2004-2005
L’Espagne (30,77 % des étudiants partis), l’Italie et enfin la France sont les destinations les plus courtisées.

3 Potentiel « séducteur » de nos institutions

Ce potentiel est inhérent à chaque institution, et fonction de son dynamisme vis-à-vis du programme ERASMUS. Certes, la Belgique Francophone ne figure pas dans le peloton de tête des destinations les plus prisées, mais elle ne se trouve pas pour autant dans les derniers de la liste. Nous nous situons dans la grande moyenne, compte tenu de notre capacité d’accueil.

Nous ne tenons pas une statistique précise de l’origine des étudiants qui nous arrivent. Ces données sont gérées dans chaque Agence nationale pour les étudiants sortants. Cependant lors du Forum de la mobilité que j’ai organisé en février 2005, F. Coignoul, professeur à l’ULg nous avait fait part des données dont il disposait à ce sujet pour la Belgique :

Origine des étudiants entrants :
Espagne : 23.9 %
Italie 13.9 %
France 8.14 %
Allemagne 7.89 %
Pays-Bas 6.42 %
Royaume-Uni 6.15 %

4 Quel est le fondement des échanges ? Seules des enquêtes individuelles peuvent révéler ce qui motive un étudiant à partir à l’étranger. Selon notre Agence Erasmus, le choix de l’apprentissage d’une autre langue est une motivation prioritaire depuis le début du programme ERASMUS, mais l’argument de la qualité de l’enseignement semble important, tout comme les critères socioéconomiques.

Ce qu’il faut cependant savoir c’est qu’aucun échange ne peut avoir lieu en dehors d’une convention de collaboration bilatérale interinstitutionnelle. On peut dès lors supposer que nos institutions ont à cœur de choisir des partenaires où les étudiants qui partent trouveront un niveau et une qualité de formation comparable à celui de leur institution d’origine.