Réponse de la Ministre-présidente Marie Arena,
Relevons quelques-unes des avancées qu’a permises le travail inter-universitaire.
Premièrement, le relevé statistique. Lorsque j’ai pris en main le dossier en 2004 et que les travaux de l’équipe
inter-universitaire m’ont été présentés, j’ai été très étonnée du fait qu’aucun recensement quantitatif et systématique du
travail accompli n’était réalisé jusqu’à présent. Ainsi, nombreux étaient les jeunes à haut potentiel qui fréquentaient le
réseau, mais il était impossible d’avoir une vue globale des caractéristiques de cette population. À ma demande, le réseau
interuniversitaire met aujourd’hui l’accent sur cette question, et chaque enfant suivi est désormais intégré anonymement
dans une base de données. Celle-ci permet d’avoir une vision plus globale du phénomène en Communauté française. On constate,
par exemple, que ce sont majoritairement des garçons qui fréquentent le réseau interuniversitaire et que si peu d’élèves
à haut potentiel éprouvent des difficultés scolaires dans le primaire, ils sont beaucoup plus nombreux à les éprouver dans
le secondaire. Petit à petit, nous développons un outil d’analyse et d’étude très utile sur le long terme.
Les modules de formation continuée et de sensibilisation seront opérationnels durant l’année scolaire prochaine.
Aurait-il été plus efficace de se concentrer sur la formation initiale des enseignants ? Je ne le pense pas. Je suis en
revanche certaine que nous devions agir, puisque rien n’a été fait dans ce domaine. Les professeurs étant en place,
travailler sur la formation continue est notre première urgence.
Dès l’année prochaine, nous serons plus à même de juger du succès de ces modules de formation continue et de l’intérêt que
les enseignants leur portent. Prenons le temps de constater comment ils se mettent en place avant d’envisager la suite et
leurs extensions.
Quant aux interventions faites à la demande des professionnels de l’éducation, je préciserai que celles-ci sont adaptables
à la carte en fonction de la requête formulée, mais aussi du contexte et des caractéristiques des élèves concernés. Un
enfant à haut potentiel est un être particulier, mais reste aussi un enfant. Nous ne pouvons donc pas parler d’uniformité
au sein de cette catégorie.
Les interventions du réseau inter-universitaire, même si elles se fondent sur un socle commun d’intervention et de soutien
psychopédagogique, sont elles aussi différentes les unes des autres. Cette méthode a son efficacité et sa souplesse par
rapport aux besoins rencontrés.
Philippe Fontaine,
Vous avez répondu à trois de mes quatre questions, madame la ministre-présidente. Vous n’avez en effet pas abordé le
problème du raisonnement inductif au détriment du raisonnement cognitif. Je reviendrai donc sur ce point, car j’ai bien
l’intention de continuer à suivre ce dossier.
Nous pouvons nous réjouir de l’apport offert par les travaux statistiques. Notre connaissance de l’ensemble des enfants
concernés par la problématique s’en trouve accrue. Il est vrai que la mise en place d’une action, quelle qu’elle soit, dans
ce domaine paraît épineuse tant que les caractéristiques du public cible sont ignorées.
Pour ce qui est de la problématique de la formation continue, votre choix me paraît pertinent. Nous devons effectivement
attendre la fin de l’année scolaire pour l’évaluer. Je vous donne dès lors rendez-vous à ce moment-là.