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Questions orales

     

 Questions du 02/02/06

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 Le projet de musée des beaux-arts en rive...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Fadila Laanan, Ministre de la Culture et de l’Audiovisuel, concernant :
« Le projet de musée des beaux-arts en rive de Sambre de Charleroi »


Madame la Ministre,
La Ville de Charleroi et la Communauté française achètent aujourd’hui un ancien bâtiment de la Banque Nationale sur le Quai de Brabant à Charleroi. Le projet est d’y installer le futur musée des beaux-arts en rive de Sambre et ce dès 2007.

Avec ce pas décisif, la Ville met petit à petit en place son vieux projet de méga-musée pourtant tant décrié par les milieux artistiques, malgré l’avis pour le moins mitigé de la Commission des infrastructures qui a fini par ne plus s’opposer à ce projet.

Si on peut admettre que les collections actuelles sont éclatées et mal exposées dans les locaux de l’hôtel de ville, les arguments des détracteurs du projet mettaient en avant le coût d’un tel projet qu’ils considéraient comme un musée de plus qui allaient détourner du soutien financier dont ont bien besoin d’autres musées de la Ville.

Mes questions seront les suivantes Madame la ministre :

L’achat du bâtiment est prévu pour moitié par la Ville de Charleroi, l’autre moitié par la Communauté française. Outre, saisir une opportunité fort intéressante d’un point de vue immobilier, votre participation est-elle motivée par un projet d’affectation précis remis chez vous par la Ville de Charleroi ?
En quoi consiste-t-il précisément car jusqu’à présent, il semble que ce bâtiment pourrait être une sorte de fourre tout muséal plutôt que répondre à un projet bien ficelé ?

Il semble également prévu que la Communauté française participera aux frais d’aménagement en plus de sa participation à l’achat. Quelle est l’estimation de ces frais d’aménagement évalués dans une sorte de « business plan » qu’aurait du vous remettre la Ville de Charleroi ?

Enfin, le projet du musée des beaux arts en rive de Sambre est-il dans la liste des projets en attente de l’entrée en vigueur du décret « musée » ?
Dans ce cas, que deviendrait la participation de la Communauté française dans ce musée ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
Je voudrais préciser d’emblée que la Communauté française n’a pas participé pour moitié à l’achat de l’ancien bâtiment de la Banque nationale. Ce dernier a été acheté par la Ville de Charleroi grâce à une subvention de la Communauté française qui représente 50 % du coût de l’acquisition, en application de la législation en vigueur et dans le respect des procédures administratives qui exigent notamment l’avis favorable de la commission des Infrastructures culturelles, avis rendu le 7 juin 2004.

Il est exact que ladite commission a émis quelques réserves concernant les aménagements et la désignation des auteurs de projet. L’accord de principe de mon prédécesseur et l’accord ferme donné par moi-même se limitent, pour l’instant, à une intervention de la Communauté française dans les frais d’acquisition. Toutefois, les potentialités du bâtiment laissent présager la possibilité d’y installer les collections remarquables de la Ville de Charleroi.

Si, à ce jour, je n’ai été saisie d’aucune demande officielle d’intervention dans les frais d’aménagement et de muséologie, les premières estimations réalisées lors de l’introduction du dossier en 2004 s’élevaient à près de 2 millions d’euros. Dès l’entrée en vigueur du décret du 17 juillet 2002 relatif à la reconnaissance et au subventionnement des musées, dont l’arrêté d’application est en cours d’examen au Conseil d’État, le musée des beaux-arts en rive de Sambre pourra juger s’il remplit les critères d’optimisation des fonctions muséales, mettre en place un plan triennal et demander sa reconnaissance dans l’une des trois catégories, en introduisant un dossier auprès du conseil supérieur des musées et autres institutions muséales.

En fonction de l’avis qui nous sera rendu, nous déciderons de la participation éventuelle de la Communauté française dans ce projet.

Je souhaite également rappeler le consensus politique qui a prévalu dans ce dossier. Un membre éminent du parti de M. Fontaine, conseiller communal à Charleroi et ancien ministre des Arts et Lettres, déclarait en effet dans la Nouvelle Gazette du 2 septembre 2004 : « L’investissement dans le mégamusée participe du contrat culture passé avec la ville. La Communauté ne peut pas faire marche arrière. »

J’espère avoir ainsi rassuré M. Fontaine.

Philippe Fontaine (MR),
– Je n’étais pas inquiet. Je souhaitais obtenir certaines précisions, car les communications de la Ville sont parfois brumeuses. Il en résulte que ce dossier, mal expliqué, n’est pas toujours bien saisi. J’ai compris la méthode de financement que quand le représentant de mon parti s’était prononcé au conseil communal de Charleroi ! La décision étant prise, je ne la remets pas en cause. Je constate simplement que vous n’avez pratiquement rien entrepris pour les aménagements à venir et le projet muséal. La communication de la ville est plus positive que votre réponse.

Ce dossier n’est toutefois pas le seul en cause. Les nombreux effets d’annonce de la Région wallonne débouchent rarement sur des avancées rapides.