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Questions orales

     

 Questions du 18/01/06

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 Situation des humanités sportives de ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre –Présidente du Gouvernement de la Communauté française et à Claude Eerdekens, Ministre des sports, concernant:
« La situation des humanités sportives de haut niveau en Communauté française »


Madame la Ministre-Présidente,
Monsieur le Ministre,
750.000 euros vont être consacrés à la préparation de nos élites sportives.

Même si l’effort financier que chaque province francophone devra consentir est important, c’était la condition pour adhérer au programme ABCD, programme rigoureux élaboré par les fédérations sportives, qui permet d’amener au top niveau nos meilleurs espoirs sportifs. De plus, rester dans la course était à ce prix, puisque les fédérations sportives flamandes adhèrent déjà à ce programme.

Malheureusement, il semble qu’il y ait des effets colatéraux à cette décision. Une des conséquences est le transfert vers Jambes dès la fin de l’année scolaire des humanités sportives de haut niveau de Marchienne-au-pont.

Mes questions seront les suivantes Madame et Monsieur les ministres :

quelles sont les raisons qui ont poussé à ce transfert ?
Existe-t-il encore d’autres écoles de ce types dans la région de Charleroi?
a-t-il été tenu compte de l’ensemble de la population et de la population scolaire de la Région de Charleroi ?
Si il n’existe plus d’école de ce type, ne pensez-vous pas que c’est priver de toute chance d’accéder à cette forme d’épanouissement une population plus défavorisée que dans certaines autres régions ?

quels sont les critères qui ont fait opter pour Jambes ?

pouvez-vous nous dresser un panorama de ce qui existe en matière d’humanités sportives en Communauté française et les conséquences de l’adoption du programme ABCD ?
existe-t-il d’autres établissements dans la situation de l’école de Marchiennes ?
Lesquels et quel type de transfert est prévu ? Pour où ? Pour quand ?

pouvez-vous me préciser ce que représente la population scolaire des humanités sportives ainsi que les types de spécialités ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Claude Eerdekens,
Il me paraît utile d’évoquer le programme ABCD avant de répondre à vos interrogations.

Une convention de partenariat entre l’État fédéral, la Communauté flamande, la Communauté française, la Communauté germanophone et le COIB a été conclue le 30 avril 2004 par mon prédécesseur dans le cadre du projet « Jeunes talents sportifs Jeux olympiques 2012-2016 ».

En fonction de cette convention, une commission ABCD – A pour Adeps, B pour Bloso, C pour COIB, D pour Deutsche Gemeinschaft – a été érigée. Elle s’est réunie à plusieurs reprises afin de mettre au point le contrat de partenariat entre les différentes parties à l’accord. La contribution annuelle pour les années 2012-2016 s’établit à 3 250 000 euros se répartissant comme suit : 1 250 000 euros pour la Loterie nationale ; 750 000 euros pour le COIB ; 740 000 euros pour le BLOSO; 500 000 euros pour l’ADEPS et 10 000 euros pour la Communauté germanophone.

Dans le cadre des opérations de promotion, la Loterie nationale a estimé devoir retirer 15 % pour la promotion de son image, soit 187 500 euros.

Lorsque les fédérations sont communautarisées, les projets doivent être présentés par les ligues via les administrations concernées. Cette procédure n’obère cependant en rien la capacité des intervenants à déposer des projets coordonnés qui sont dès lors identifiés comme bi-communautaires.

Le pourcentage de l’intervention de la Loterie nationale est de 38,46% et est applicable à chaque projet quel qu’en soit le statut.

En fonction du poids respectif des deux communautés, on a estimé que 59,2 % des crédits devaient être accordés pour les jeunes espoirs sportifs néerlandophones présentés par le BLOSO, 40 % pour les espoirs francophones présentés par l’ADEPS et 0,8% pour ceux présentés par la Communauté germanophone. Cela signifie que nous disposons chaque année pour les jeunes espoirs sportifs d’un budget de 960 000 euros.

J’en viens au fonctionnement. Une fédération comme celle du tennis de table introduit la demande à la commission AC – ADEPS-COIB – à l’ABCD via l’inspecteur de haut niveau de la Communauté française en charge de cette discipline sportive.

Si la Direction générale du Sport considère que le projet est recevable, il est alors présenté par la Direction technique fédérale soit en AC technique, soit en AC-BC techniques réunis conjointement si un projet est également introduit par le Bloso. S’il n’y a pas de difficulté et que le projet est accepté soit AC technique soit AC et BC techniques, ABCD prend acte et la fédération concernée se voit notifier la décision positive par l’Adeps.

Pour ce qui est du tennis de table, l’aile francophone de la Fédération royale belge de tennis a déposé un projet ayant deux aspects : d’une part, la création d’un centre permanent d’entraînement qui devrait voir le jour à Jambes et, d’autre part, le développement d’un sport-études à Jambes dont les modalités restent à préciser.

Il s’agit d’une initiative non pas de la Communauté française mais bien de la fédération concernée. Ce projet a franchi le cap de l’AC (Adeps, COIB) et doit maintenant être entériné par l’ABCD.

Les humanités sportives de haut niveau en tennis de table qui se déroulaient à l’athénée de Marchienne-au-Pont et qui avaient été initiées par la fédération constituent un projet tout à fait différent de celui ayant été retenu par la commission AC, et bientôt par l’ABCD. Les enfants choisis par la commission AC dans le cadre du projet « jeunes espoirs-talents sportifs » sont des jeunes ayant un talent tel qu’ils pourraient participer aux Jeux Olympiques en 2012 ou en 2016. Nous sommes donc dans un tout autre concept que celui des humanités sportives, qui s’adresse à des jeunes très intéressés par la pratique sportive mais n’ayant peut être pas le talent nécessaire pour se présenter aux Jeux Olympiques.

Voilà la situation. C’est la responsabilité de la fédération de sélectionner ces jeunes. Elle a souhaité que l’élite du tennis francophone se trouve à Jambes. Pour ce qui est de Marchienne-au- Pont, l’initiative continuerait apparemment jusqu’au 30 juin. Si cela s’avérait ne pas être le cas, c’est que la fédération concernée estimerait malheureusement ne pas devoir soutenir la poursuite de cette expérience avec d’autres enfants que ceux retenus dans le cadre du projet ABCD.

Philippe Fontaine,
Monsieur le ministre, merci pour cette réponse détaillée qui permet de comprendre la signification de l’article paru récemment dans la presse. Il était peu compréhensible et contenait manifestement des informations non vérifiées, ce qui rejoint le débat que nous avons eu précédemment en commission de l’Audiovisuel sur la qualité de l’information, et sur la vérification de l’information par les journalistes de la RTBF. Nous parlons ici de la presse écrite, mais je crois que le problème est réel partout !

Au vu de votre réponse, je conclus que quelque chose est en train de se mettre en place pour les sportifs de très haut niveau, susceptibles de concourir lors des Jeux Olympiques. Je regrette néanmoins un peu que par la même occasion, nous risquions de voir disparaître les humanités sportives à Marchienne-au-Pont.

Je n’ai pas eu de réponse aux autres aspects de ma question, mais je suppose qu’il me faudra alors m’adresser à Mme Arena.