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Questions orales

     

 Questions du 20/12/05

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 La dyscalculie, trouble de...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française en charge de l’enseignement obligatoire et de Promotion sociale, concernant:
« La dyscalculie, trouble de l’apprentissage du calcul»


Madame la Ministre-Présidente,
5 à 6% des enfants scolarisés en Belgique souffrent d’un trouble méconnu de l’apprentissage du calcul appelé la dyscalculie.

Un peu le pendant de la dyslexie pour la lecture, la dyscalculie est un trouble de l’acquisition des mathématiques qui est durable s’il n’est détecté à temps et peut représenter un réel handicap entraînant des difficultés d’insertion sociale et professionnelle.

Ce trouble peut être défini comme un échec dans l’apprentissage des premiers éléments de calcul, dû à un dysfonctionnement dans le domaine de la logique et des opérations sur les nombres. Ce trouble n’est pas une pathologie mais l’effet secondaire d’ apprentissages imparfaits. Il existe tout une série de signe qui doivent si non mettre en alerte, car beaucoup de troubles disparaîtront avec les progrès de l’enfant, du moins attirer l’attention de son entourage.

Mes questions seront les suivantes Madame la Ministre-Présidente :

Détecter ce trouble est absolument nécessaire dès les premiers doutes. Quelle formation spécifique les enseignants reçoivent-ils pour détecter les premiers signes d’apparition de ce trouble ?
Les centres PMS sont-ils « équipés » (personnel qualifié, batterie de tests, etc) pour détecter ou confirmer un diagnostic de dyscalculie ?

Si non, quelles mesures comptez-vous mettre en place pour permettre la prise en charge la plus efficace possible de ce trouble grave ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
La dyscalculie, la dyslexie et la dysorthographie font partie des troubles de l’apprentissage qui perturbent parfois gravement l’enfant pendant son apprentissage scolaire et même au delà dans de nombreux cas. Le législateur l’avait bien compris lorsqu’il a organisé en 1970 l’enseignement spécialisé de type 8 pour répondre à ces problèmes. La dyscalculie est donc un trouble connu même si les causes ne sont pas encore très précisément identifiées.

Les enfants relevant de l’enseignement spécialisé de type 8 bénéficient, en plus d’une prise en charge spécifique sur le plan scolaire, de l’intervention d’un logopède. Cela ne signifie nullement que les enfants doivent être systématiquement orientés vers l’enseignement spécialisé.

Pour tous les troubles de l’apprentissage, plus la détection est précoce, plus les chances de succès de l’intervention seront élevées. La formation des enseignants les rend attentifs aux difficultés des élèves. En outre, leur pratique leur permet de déceler ces problèmes, notamment ceux liées au passage de la dizaine. Ils attirent alors l’attention des centres PMS dont une des missions est d’objectiver, par une série de tests, les plus connus ceux de Piaget. Les centres PMS sont parfaitement compétents et outillés en ce domaine.

Parallèlement, une investigation est poursuivie au niveau des troubles instrumentaux – notion spatiale ou temporelle – ou au niveau de l’installation des pré-requis et de la mise en place des premiers apprentissages.

Les formations en cours de carrière permettent aussi aux enseignants qui le désirent de recevoir une information précise en la matière. Vous comprendrez que le constat des difficultés et la remédiation sont vraiment le fil conducteur du suivi des élèves.