Réponse de la Ministre Catherine Fonck,
Le secteur des centres de vacances se porte bien. Le nombre de centres de vacances agréés et subventionnés est en constante
augmentation depuis la mise en application du décret « Centres de vacances ».
Cette croissance est de près de 5 % par an. Le nombre d’enfants accueillis, encadrés et animés a doublé en quatre ans, ce
qui témoigne non seulement de la qualité de l’encadrement, mais aussi de sa quantité. Je ne pense pas que les jeunes
hésitent plus qu’avant à s’engager, bénévolement ou non. Ils n’ont jamais été si nombreux à le faire. Mais ils le font
moins longtemps.
C’est une donnée importante du problème. Je ne suis pas opposée à votre proposition de lancer une campagne de
sensibilisation. Elle apparaît d’ailleurs dans la Déclaration de politique communautaire, au chapitre relatif à la jeunesse.
J’en ferai donc part à Mme Laanan, partiellement compétente en la matière. En outre, je n’ai pas totalement renoncé à
assouplir le système d’équivalence.
En effet, la commission d’avis sur les centres de vacances a estimé que ce point devait faire l’objet d’une réflexion dans
les prochains mois. J’attendrai qu’elle rende ses conclusions avant de me prononcer officiellement. Mais je ne voudrais pas
qu’un tel assouplissement dénature la philosophie du décret. Ce dernier doit garder sa spécificité. Je pense notamment aux
pratiques pédagogiques et aux exigences dans les formations des animateurs. En revanche, le nombre de coordinateurs stagne,
voire diminue, bien que les chiffres varient d’une commune ou d’une association à l’autre, et là il y a sans doute quelque
chose à faire. Selon moi, il est erroné de croire que seuls les opérateurs disposant de moyens financiers importants
tireront leur épingle du jeu et bénéficieront de subsides.
La méthode de travail, la connaissance du public « jeune », la collaboration avec le milieu associatif local, une bonne
gestion du calendrier sont autant de facteurs importants, voire déterminants. Quoi qu’il en soit, des mesures sont
nécessaires. Le bilan définitif de l’année 2005 nous aidera à mieux cerner le problème. Ce point a été mis à l’ordre du
jour de la prochaine réunion de la commission d’avis. Dans le secteur des centres de vacances, c’est l’attrait du lien
social davantage que celui de l’argent qui motive les jeunes. C’est la recherche de la relation, de la rencontre,
de l’engagement collectif mais aussi l’apprentissage de la responsabilité et de la gestion. C’est d’ailleurs souvent un
lieu qui éveille et guide les jeunes dans le choix de leurs études et de leur carrière. Les centres de vacances aident les
jeunes à animer et à devenir des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires.
M. Philippe Fontaine
Je remercie la ministre pour sa réponse et l’intérêt porté à mes propositions. J’estime, comme elle, qu’il faut saluer la
générosité des jeunes qui veulent s’engager dans l’animation des mouvements de jeunesse. J’ai aussi été animateur d’un
mouvement de jeunesse. L’engagement que j’ai pris par la suite et qui m’a amené ici vient peut-être de là.
Je pense également que ce ne sont pas nécessairement les organisations qui disposent des plus gros moyens financiers qui
offrent les animations de meilleure qualité . Mais si certaines associations sont privées de subsides parce qu’elles ne
disposent pas de l’encadrement qualifié suffisant, elles connaîtront rapidement de réelles difficultés.
J’insiste pour qu’une campagne soit menée dans les établissements scolaires comme cela s’était fait il y a quelques dizaines
d’années.
Enfin, à propos de l’assimilation, il est peut-être temps d’évaluer l’application du décret de 2001 et de voir s’il ne
faudrait pas l’assouplir afin de pouvoir trouver plus de coordinateurs.
M. le président,
C’est l’une des choses que nous pourrions envisager de faire en commission. Outre les questions orales et les
interpellations, nous pourrions épisodiquement réévaluer des décrets et étudier les possibilités de les ajuster. Ce serait
un travail politique constructif qui donnerait l’occasion de procéder à l’audition d’acteurs de terrain.