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Questions orales

     

 Questions du 15/11/05

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 Le soutien à la littérature jeunesse...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Fadila Laanan, Ministre le la Culture, concernant :
« Le soutien à la littérature jeunesse  »


Madame la Ministre,
Il y a quelques jours, nous pouvions lire dans la presse que « le livre jeunesse a le vent en poupe ». Je ne vais pas déplorer cette bonne nouvelle, elles sont trop rares dans le secteur de l’édition pour ne pas accompagner les journalistes quand ils relayent ce type d’information.

En se basant sur l’évolution du marché français, qui selon Casterman évolue de manière similaire, le segment du « livre jeunesse » progresse de 7% par an et représente 4% de la production de livres en Communauté française. Malgré que ce segment a été malmené par des disparitions ou des fusions des éditions « jeunesse », le segment tire donc très bien son épingle du jeu puisqu’il est juste derrière le livre scolaire.

De plus, pour 2004, les données présentées dans le rapport de l’activité économique des éditeurs membres de l’Association des éditeurs belges (ADEB) donnent le pouls d’un secteur en hausse.


Mes questions seront les suivantes madame la ministre :

dans les conclusions des états généraux de la culture, vous prévoyez un soutien particulier à la littérature « jeunesse ». Vous prévoyez de financer des outils de promotion de ce segment « jeunesse » comme un site internet ou des actions dans les écoles ou via des périodiques spécialisés. Pouvez-vous m’expliquer quelle logique vous poursuivez en décidant d’attribuer quelques millions de francs belges chaque année, dans un contexte budgétaire que nous connaissons où chaque euro est important, à un segment de l’édition qui ne s’est jamais si bien porté et qui représentait 18 millions d’euros en 2003, chiffres qui sont en progression ?

Ne pensez-vous pas que ce secteur atteint déjà le public qu’il doit atteindre et donc réussit très bien sa promotion lui-même et que d’autres secteurs (dont des segments de l’édition) auraient pu bénéficier de tout ou partie des quelques 615.000 euros qui iront à ce segment ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner
Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
Monsieur Fontaine, tout est toujours une question de point de vue. Vous citez un segment de l’édition qui ne s’est jamais aussi bien porté. Il s’agit là d’une approche très marchande. Bien que le secteur soit florissant, les auteurs et les illustrateurs en Communauté française ont été trop longtemps négligés. Il faut défendre une nouvelle politique des Lettres.

Comment justifier auprès de nos auteurs et illustrateurs qui bénéficient d’une reconnaissance internationale qu’ils existent partout sauf chez eux ? Nos jeunes lecteurs doivent être les premiers bénéficiaires de l’expansion du secteur. Nous voulons garantir à tous un accès au livre dès le plus jeune âge.

L’école demeure l’instrument de l’égalité. Nous devons la soutenir dans ses missions d’apprentissage et faire entrer la littérature de création en ses murs. Il faut développer le secteur du livre pour la jeunesse afin de transmettre, dès l’enfance, le goût du livre et créer ainsi de nouvelles générations de lecteurs.

En outre, le livre pour la jeunesse doit déborder le cadre de l’école et entrer dans le réseau de la lecture publique. Les bibliothèques sont demandeuses. Les états généraux de la Culture apportent une partie de la réponse. Grâce à cette revalorisation, nous allons enfin conforter les conditions de l’accès pour tous au livre et favoriser les rencontres avec leurs créateurs dans le secteur pionnier du livre pour la jeunesse.

Philippe Fontaine (MR),
Gouverner, c’est choisir. L’ensemble du secteur de l’édition ne bénéficie pas de la même santé que celui du livre pour la jeunesse. Vous pouvez me reprocher une approche marchande, je n’en partage pas moins votre analyse sur la nécessité de susciter des vocations chez de jeunes lecteurs et chez les créateurs.

Toutefois, doit-on faire autant pour la promotion d’un secteur qui présente une réussite économique ? Je suis pour la promotion du livre, surtout dans un secteur florissant, mais d’autres secteurs mériteraient de bénéficier d’une meilleure promotion. Je souhaite une répartition plus équitable et non une diminution des moyens d’un secteur florissant.