Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
Monsieur Fontaine, tout est toujours une question de point de vue. Vous citez un segment de l’édition qui ne s’est jamais
aussi bien porté. Il s’agit là d’une approche très marchande. Bien que le secteur soit florissant, les auteurs et les
illustrateurs en Communauté française ont été trop longtemps négligés. Il faut défendre une nouvelle politique des Lettres.
Comment justifier auprès de nos auteurs et illustrateurs qui bénéficient d’une reconnaissance internationale qu’ils existent
partout sauf chez eux ? Nos jeunes lecteurs doivent être les premiers bénéficiaires de l’expansion du secteur. Nous voulons
garantir à tous un accès au livre dès le plus jeune âge.
L’école demeure l’instrument de l’égalité. Nous devons la soutenir dans ses missions d’apprentissage et faire entrer la
littérature de création en ses murs. Il faut développer le secteur du livre pour la jeunesse afin de transmettre, dès
l’enfance, le goût du livre et créer ainsi de nouvelles générations de lecteurs.
En outre, le livre pour la jeunesse doit déborder le cadre de l’école et entrer dans le réseau de la lecture publique. Les
bibliothèques sont demandeuses. Les états généraux de la Culture apportent une partie de la réponse. Grâce à cette
revalorisation, nous allons enfin conforter les conditions de l’accès pour tous au livre et favoriser les rencontres avec
leurs créateurs dans le secteur pionnier du livre pour la jeunesse.
Philippe Fontaine (MR),
Gouverner, c’est choisir. L’ensemble du secteur de l’édition ne bénéficie pas de la même santé que celui du livre pour la
jeunesse. Vous pouvez me reprocher une approche marchande, je n’en partage pas moins votre analyse sur la nécessité de
susciter des vocations chez de jeunes lecteurs et chez les créateurs.
Toutefois, doit-on faire autant pour la promotion d’un secteur qui présente une réussite économique ? Je suis pour la
promotion du livre, surtout dans un secteur florissant, mais d’autres secteurs mériteraient de bénéficier d’une meilleure
promotion. Je souhaite une répartition plus équitable et non une diminution des moyens d’un secteur florissant.