Réponse de la Ministre Marie-Dominique Simonet,
Le classement de l’université Jiao Tong de Shangaï est établi de la manière suivante : 10 % en fonction du nombre d’anciens
de l’université qui ont obtenu le prix Nobel ou la médaille Fields, 20 % en fonction du nombre de professeurs qui ont obtenu
ces mêmes distinctions ; 20 % en fonction du nombre de professeurs apparaissant parmi les highlicencied researchers du
Science citation index ; 20 % en fonction du nombre d’articles publiés dans les journaux Nature et Sciences ; 20 % en
fonction du nombre d’articles repris par le Science citation index expanded ; 10 % liés à la relation entre la performance
de l’université et sa taille.
Le choix des critères est nécessairement subjectif. Il ne m’appartient pas de le critiquer mais je constate qu’il est
favorable aux institutions américaines, car il tient plus largement compte de la gloire passée que du moment présent. Or,
les universités européennes ont traversé une période difficile ces dernières décennies.
Un article publié dans Nature en 2004 révèle que depuis 1996, le nombre d’article publiés annuellement en Europe dépasse
l’équivalent américain. Ce n’est pas encore le cas des citations. C’est pourquoi je vous conseille d’examiner la position
des universités européennes dans le classement établi par l’Université de Shangaï. Quatre universités belges, dont deux de
la Communauté française, apparaissent à la 36ème place.
Elles sont classées ex aequo avec d’autres universités de 36 à 56.
On peut se demander quelle est la performance des divers pays européens parmi les cinquante meilleures universités
européennes si l’on tient compte du nombre d’habitants. la Grande-Bretagne compte quinze universités pour 57, 5 millions
d’habitants et la Belgique quatre universités, deux pour chaque communauté, et dix millions d’habitants. Le calcul du nombre
d’universités classées dans les cinquante meilleures par million d’habitants donne une vision nouvelle mais sans doute plus
juste. La Suisse devient le pays le plus performant suivi de la Suède et la Belgique. La Grande-Bretagne arrive en sixième
position. Ce classement reste presque inchangé si l’on se réfère aux cent meilleures : la Belgique reste troisième et la
Suède passe devant la Suisse. La Communauté française, comme la Communauté flamande, a veillé à maintenir un bon niveau de
l’ensemble des universités tant en recherche qu’en enseignement et a réparti équitablement les moyens disponibles.
Dans le classement du Times Supplement paru l’année dernière, l’UCL et l’ULB apparaissaient respectivement en septième et
huitième position des universités complètes européennes. Par ailleurs, la recherche scientifique partagée de manière égale
entre nos Communautés, se porte bien. L’enquête de Nature, dont j’ai parlé, comptabilise les publications d’articles en
sciences exactes et médicales de 1997 à 2001 ainsi que leur fréquence de citations. En termes de production scientifique
par million d’habitants, la Belgique dépasse la moyenne européenne des quinze et se classe sixième derrière les pays
scandinaves, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne ; en nombre de citations, la Belgique se trouve également en sixième
position. Nous devons nous réjouir d’une telle reconnaissance de la qualité de nos chercheurs d’autant que le financement
de la recherche scientifique stagnait depuis de nombreuses années.
Le FNRS analyse régulièrement les performances des chercheurs. Toute demande de financement doit être accompagnée de la
liste des publications des demandeurs. Le nombre de citations peut ainsi être comptabilisé. L’Union européenne analyse les
performances de recherche en sciences exactes et de la vie. Le troisième rapport européen sur les indicateurs de la science
et de la technologie a été publié en 2003. Les performances de nos universités complètes y sont reprises en détail et sont
tout à fait honorables. Nos universités elles-mêmes sont très sensibles au classement et les analysent dès qu’ils paraissent.
Je suis consciente du travail extrêmement sérieux que fournissent nos institutions de recherche et d’enseignement avec
l’aide du FNRS malgré la pénurie de moyens.
En Belgique francophone, l’aide publique à la recherche et au développement atteint 0,62 % du PIB et notre objectif est de
parvenir à 1 % comme au Japon ou aux États-Unis. Le seul moyen d’aider les établissements d’enseignement supérieur est
d’accroître les budgets en faveur de la recherche. C’est ce à quoi le gouvernement s’est attelé, sur ma proposition, dans
le budget pour 2006. J’ai la conviction que ces moyens seront bien utilisés.
Réplique de Philippe Fontaine,
Je remercie la ministre de sa réponse détaillée. Je ne crois pas que les classements soient toujours très objectifs mais il
est important de les analyser et d’y rester attentifs. C’est une bonne chose que d’être performant et c’est encore mieux
que cela se sache grâce aux enquêtes. Ces classements influencent la réputation réputation tant nationale qu’internationale
de nos universités. Au vu de la petite taille du territoire de la Communauté française, les universités francophones sont
performantes. Je pense comme vous que ce classement aurait été encore meilleur si les moyens octroyés à la recherche avaient
été augmentés. Heureusement, de nouveaux moyens ont été mis à disposition ces dernières années et vous en annoncez encore
d’autres.