Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Fadila Laanan, Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse, concernant :
« Les aides dans les services pédagogiques des musées »

Madame la Ministre,
La mise en place d’actions susceptibles de rapprocher les enfants, élèves du primaire et du secondaire, de la culture au sens large est une évidence pour vous comme pour moi dans une société qui veut sensibiliser, initier et former sa jeunesse au monde de l’art sous ses différentes formes.

Il existe différentes actions qui font entrer la culture dans l’école mais il arrive aussi que l’école aille vers la culture : ce sont les visites de musées, la participation à des représentations théâtrales, etc.

Lors des Etats Généraux de la Culture , l’ensemble des secteurs a demandé de renforcer au maximum la mise en contact des enfants et la culture. Il est évident que la demande sous-jacente des secteurs est un renforcement des subventions aux organismes qui assurent une action éducative comme par exemple les musées.


A ce titre, je citerai le courriel d’un professeur de mathématique, il est édifiant :
«Il ne suffit pas d'exposer la culture pour que le visiteur s'en imprègne. Il en est encore plus vrai pour les enfants et les adolescents.
Si l'on peut admettre que cette "simple confrontation" se réalise dans le cadre d'une visite familialle, il ne peut en être de même d'une organisation scolaire. L'école reste et doit rester un lieu d'apprentissage. Il est donc primordial que les musées et autres lieux culturels possèdent un service éducatif qui non seulement encadrent les enfants lors de la visite mais aussi proposent aux enseignants des pistes d'exploitation de ces visites. Sans oublier qu'une visite ne s'improvise pas, elle se prépare. Trop souvent, les élèves sont emmenés au musée sans préparation ni sur le sujet en lui-même, ni sur les démarches à mettre en oeuvre pour profiter pleinement de la visite. Visiter, regarder, voir, entendre, intégrer, décoder... cela s'apprend. Cela devrait sans doute aussi faire partie de l'offre des services éducatifs des musées.
 
Tout cela ne s'improvise pas. Il s'agit d'une véritable réflexion de fond, qui je n'en doute pas doit déjà exister, mais qui nécessite des moyens financiers et humains.»

Mes questions seront les suivantes Madame la ministre :
Comment comptez-vous réagir par rapport à la demande récurrente de tous les secteurs, lors des EGC, de mettre en contact au maximum les enfants et la culture?

Pensez-vous pouvoir renforcer les subventions prévues pour les services éducatifs des musées de la Communauté française ?

Réponse du Ministre Fadila Laanan,
La question que vous soulevez quant aux doléances formulées lors des états généraux de la Culture a également trait à l’enseignement. Avec Mme Arena, j’ai installé un groupe de travail chargé d’examiner toutes les problèmes qui touchent à l’éducation. Nous élaborerons un programme d’action conjoint.
La mission des services éducatifs des musées est essentielle. Elle est complémentaire de leurs missions de sauvegarde, de conservation et de valorisation de notre patrimoine. Jusqu’ici, mon effort s’est porté sur la promotion de nos musées, leur mise en réseau et la numérisation de leurs documents. Le Printemps des musées, le programme d’accès informatisé aux collections muséales, le Portail des musées en Wallonie et sa liaison avec le Portail des musées de la Grande Région en attestent.
Une politique cohérente de promotion et de diffusion de notre patrimoine est le socle nécessaire à l’action individuelle des services pédagogiques des musées. En outre, je suis attentive au soutien et au renforcement des missions de ces services, notamment grâce à l’affectation de personnel qualifié par l’ application du décret du 17 juillet 2002.

C’est donc, monsieur Fontaine, un chantier sur lequel nous travaillons, la ministre-présidente et moi-même. Nous vous ferons part des développements réalisés qui répondent plus particulièrement à la question que vous m’avez posée.
Réplique de Philippe Fontaine,
Je vous remercie pour vos bonnes intentions. Toutefois, la création d’un groupe de travail ou encore la mise en œuvre d’un programme d’actions ne constituent pas des gages de succès.. J’espère dès lors que le travail de réflexion sur la mise en place d’une véritable philosophie de ces services pédagogiques sera suivie par une phase de réalisation avant la fin de la législature.