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Questions orales

     

 Questions du 08/06/05

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 L'Esprit d’entreprise...
Question orale de Monsieur Philippe Fontaine, Député, à Madame Marie Arena,  Ministre-Présidente, chargée de l’Enseignement obligatoire et de promotion sociale sur:
"L'Esprit d’entreprise"


Nos régions manquent d’entrepreneurs et de créateurs. Or, l’innovation et la recherche d’aujourd’hui peuvent amener une meilleure compétitivité de nos entreprises et un mieux-être de la société en général.

Les entreprises et l’enseignement se renvoient la balle : l’enseignement n’est pas suffisamment au courant des exigences de la vie professionnelle – le monde de l’entreprise est trop orienté vers le profit immédiat. Les jeunes n’ont pas toujours une vision exacte du monde professionnel et des diverses facettes de certains métiers.
Ils passent des milliers d’heures sur les bancs de l’école, mais combien en passe-t-il à réfléchir à leur avenir professionne l, leur motivation ?
Je crois que des rencontres avec des hommes et des femmes de terrain sont essentiels pour que le jeune puisse mieux appréhender ce que pourrait être son avenir.

Quelles sont actuellement les actions mises en place dans le secondaire pour permettre ces rencontres ? La Communauté subventionne-t-elle ce type d’actions ? Si oui, par qui sont-elles organisées ? Les établissements eux-mêmes ? Des associations en lien avec le monde de l’entreprise ? S’agit-il toujours d’actions ponctuelles ?

En ce qui concerne l’enseignement fondamental, je pense qu’il faut stimuler le goût d’entreprendre dès le plus jeune âge. Pour assurer à chacun d’égales chances d’émancipation de soi, pour promouvoir la confiance en soi du jeune, pour les amener à prendre une place active dans la vie, pour les préparer à être les adultes de demain.
Par exemple par la gestion d’un projet personnel à présenter à la classe, valorisant les compétences et savoirs de l’enfant en dehors de l’école…

Quelles sont actuellement les actions mises en place dans le fondamental en ce domaine ? La Communauté subventionne-t-elle ce type d’actions ? Si oui, par qui sont-elles organisées ? Les établissements eux-mêmes ? Des associations en lien avec le monde de l’entreprise ? S’agit-il toujours d’actions ponctuelles ?

J’espère qu’en tant que Ministre active au niveau communautaire mais aussi régional, vous comprenez tout l’intérêt de ces initiations du jeune à l’esprit d’entreprise.
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
– Promouvoir l’esprit d’entreprendre en milieu scolaire – il s’agit bien de « l’esprit d’entreprendre » et non de « l’esprit d’entreprise » car l’angle d’attaque de la Communauté française est culturel et non économique – consiste à développer chez les jeunes le sens de la responsabilité, de l’effort et du choix, le sentiment d’utilité, de la réussite et de la reconnaissance, ainsi que la prise de conscience de leurs compétences propres.

La méthode la plus évidente pour développer les compétences est la pédagogie du projet ; M. Fontaine y a d’ailleurs fait référence. Cette pédagogie est bien entendu utilisée aujourd’hui par le corps enseignant en Communauté française. Le projet met le jeune face à des responsabilités, lui impose de faire des choix et d’accomplir des efforts.

Les opérateurs plus ponctuels qui interviennent dans les écoles pour stimuler l’esprit d’entreprendre l’ont bien compris puisque la plupart d’entre eux proposent des méthodes d’accompagnement de projets. Ainsi Cap’Tense base sur le projet de chefs-d’œuvre dans le fondamental, Dream sur le projet d’une visite de professionnels en situation de travail et les mini-entreprises sur la création d’une entreprise en miniature, mais dans des conditions proches de la réalité. D’autres projets ont lieu avec des associations de ce genre.

Certes, les centres PMS aident, eux aussi, les jeunes à se construire un projet de vie et un projet professionnel par le biais de leurs fonctions de guidance et d’information sur les orientations. Il faut toutefois bien distinguer les deux fonctions pour organiser, dans un second temps, les collaborations entre les centres PMS et d’autres acteurs. S’il y a lieu d’aider les centres PMS à mieux soutenir la prise de responsabilité, il ne faudrait pas que les CPMS voient leurs missions limitées à la promotion de l’esprit d’entreprendre.

Nous travaillons dès lors avec la Fondation Free et les opérateurs de première ligne à la définition des questions que pose l’esprit d’entreprendre à l’enseignement, mais aussi à la culture, à l’éducation permanente et aux médias. Ces questions doivent être circonscrites et posées aux bons endroits et dans des termes adéquats.

Dans ce débat, mon analyse est la suivante :
l’information sur les métiers et les professions, l’orientation des enfants et des jeunes ainsi que l’accompagnement dans la définition d’un projet de vie sont des missions qui comprennent au moins partiellement l’esprit d’entreprendre. Il ne faudrait pas que ce dernier englobe l’orientation, la manière d’aborder les choses étant différente.

Les actions menées en la matière figurent sur le site de la Fondation Free. Ce dernier décrit 42 actions menées directement par les enseignants dans les écoles de la Communauté française. Ces actions visent le primaire et, plus fréquemment, le secondaire.

La Communauté française subventionne l’asbl "Les jeunes entreprises" pour un montant de 50.000 euros ainsi qu’un chargé de missions pour les différentes activités conduites par cette asbl dont la plus connue est "Les mini-entreprises". Elle subventionne également l’asbl ICHEC-PME pour son projet Dream à hauteur de 17.500 euros.
Ces deux associations sont en prise directe avec le monde du travail ; soit elles en émanent, soit elles ont composé leur conseil d’administration de représentants du monde professionnel et de l’enseignement.

Les décisions relatives à l’année scolaire 2005-2006 seront prochainement prises en matière de partenariat avec l’ensemble des associations.
La Communauté française a participé à la rédaction du plan stratégique transversal et à la création d’activités de la Région wallonne sur ce volet. Un projet de collaboration fera prochainement l’objet d’une décision et je ne manquerai pas de vous tenir informé. C’est là aussi l’intérêt des compétences partagées entre la Communauté et la Région.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre-présidente.
Vous ne nous avez cependant rien dit à propos de la Région bruxelloise puisque la collaboration que vous avez évoquée ne concerne que la Région wallonne.
Mme Marie Arena, – Toutes les actions que j’ai citées concernent l’ensemble du territoire de la Communauté française.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je suis, il va de soi, satisfait que des actions soient menées avec ces différentes associations. Il reste probablement encore beaucoup à faire étant donné que ces actions, quelque peu marginales, ne touchent pas encore suffisamment le milieu scolaire. Si elles sont bien introduites à un certain nombre d’endroits, elles sont absentes ailleurs. Le rôle de la Communauté française, et particulièrement de la ministre chargée de l’Enseignement, est d’essayer que ces initiatives se développent davantage.
Nous n’allons pas nous quereller à propos des termes "esprit d’entreprise" et "esprit d’entreprendre".

J’estime que l’expression "esprit d’en- treprendre" est bien adaptée à l’enseignement fondamental, alors que, dans l’enseignement secondaire, la mini-entreprise est une véritable initiation à l’esprit d’entreprise. Il importe que des efforts soient accomplis pour que le milieu scolaire s’ouvre davantage à cet esprit d’entreprendre afin que les générations futures puissent assurer un développement optimal de notre Région et de notre Communauté et que nos jeunes puissent s’épanouir, non seulement dans le monde d’aujourd’hui mais aussi et surtout dans celui de demain.