Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
– Promouvoir l’esprit d’entreprendre en
milieu scolaire – il s’agit bien de « l’esprit d’entreprendre
» et non de « l’esprit d’entreprise » car
l’angle d’attaque de la Communauté française est
culturel et non économique – consiste à développer
chez les jeunes le sens de la responsabilité, de
l’effort et du choix, le sentiment d’utilité, de la
réussite et de la reconnaissance, ainsi que la prise
de conscience de leurs compétences propres.
La méthode la plus évidente pour développer
les compétences est la pédagogie du projet ; M.
Fontaine y a d’ailleurs fait référence. Cette pédagogie
est bien entendu utilisée aujourd’hui par
le corps enseignant en Communauté française. Le
projet met le jeune face à des responsabilités, lui
impose de faire des choix et d’accomplir des efforts.
Les opérateurs plus ponctuels qui interviennent
dans les écoles pour stimuler l’esprit
d’entreprendre l’ont bien compris puisque la plupart
d’entre eux proposent des méthodes d’accompagnement
de projets. Ainsi Cap’Tense base sur
le projet de chefs-d’œuvre dans le fondamental,
Dream sur le projet d’une visite de professionnels
en situation de travail et les mini-entreprises sur la
création d’une entreprise en miniature, mais dans
des conditions proches de la réalité. D’autres projets
ont lieu avec des associations de ce genre.
Certes, les centres PMS aident, eux aussi, les
jeunes à se construire un projet de vie et un projet
professionnel par le biais de leurs fonctions de guidance
et d’information sur les orientations. Il faut
toutefois bien distinguer les deux fonctions pour
organiser, dans un second temps, les collaborations
entre les centres PMS et d’autres acteurs. S’il
y a lieu d’aider les centres PMS à mieux soutenir
la prise de responsabilité, il ne faudrait pas que les
CPMS voient leurs missions limitées à la promotion
de l’esprit d’entreprendre.
Nous travaillons
dès lors avec la Fondation Free et les opérateurs
de première ligne à la définition des questions que
pose l’esprit d’entreprendre à l’enseignement, mais
aussi à la culture, à l’éducation permanente et aux
médias. Ces questions doivent être circonscrites et
posées aux bons endroits et dans des termes adéquats.
Dans ce débat, mon analyse est la suivante :
l’information sur les métiers et les professions,
l’orientation des enfants et des jeunes ainsi que
l’accompagnement dans la définition d’un projet
de vie sont des missions qui comprennent au
moins partiellement l’esprit d’entreprendre. Il ne
faudrait pas que ce dernier englobe l’orientation,
la manière d’aborder les choses étant différente.
Les actions menées en la matière figurent sur le
site de la Fondation Free. Ce dernier décrit 42 actions
menées directement par les enseignants dans
les écoles de la Communauté française. Ces actions
visent le primaire et, plus fréquemment, le
secondaire.
La Communauté française subventionne l’asbl
"Les jeunes entreprises" pour un montant de
50.000 euros ainsi qu’un chargé de missions pour
les différentes activités conduites par cette asbl
dont la plus connue est "Les mini-entreprises".
Elle subventionne également l’asbl ICHEC-PME
pour son projet Dream à hauteur de 17.500 euros.
Ces deux associations sont en prise directe avec
le monde du travail ; soit elles en émanent, soit
elles ont composé leur conseil d’administration de
représentants du monde professionnel et de l’enseignement.
Les décisions relatives à l’année scolaire
2005-2006 seront prochainement prises en
matière de partenariat avec l’ensemble des associations.
La Communauté française a participé à
la rédaction du plan stratégique transversal et à la
création d’activités de la Région wallonne sur ce
volet. Un projet de collaboration fera prochainement
l’objet d’une décision et je ne manquerai pas
de vous tenir informé. C’est là aussi l’intérêt des
compétences partagées entre la Communauté et la
Région.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je vous remercie
de votre réponse, madame la ministre-présidente.
Vous ne nous avez cependant rien dit à propos de
la Région bruxelloise puisque la collaboration que
vous avez évoquée ne concerne que la Région wallonne.
Mme Marie Arena, – Toutes les actions que j’ai citées
concernent l’ensemble du territoire de la Communauté
française.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je suis, il va de
soi, satisfait que des actions soient menées avec ces
différentes associations. Il reste probablement encore
beaucoup à faire étant donné que ces actions,
quelque peu marginales, ne touchent pas encore
suffisamment le milieu scolaire. Si elles sont bien
introduites à un certain nombre d’endroits, elles
sont absentes ailleurs. Le rôle de la Communauté
française, et particulièrement de la ministre chargée
de l’Enseignement, est d’essayer que ces initiatives
se développent davantage.
Nous n’allons pas nous quereller à propos
des termes "esprit d’entreprise" et "esprit d’entreprendre".
J’estime que l’expression "esprit d’en-
treprendre" est bien adaptée à l’enseignement fondamental,
alors que, dans l’enseignement secondaire,
la mini-entreprise est une véritable initiation
à l’esprit d’entreprise. Il importe que des efforts
soient accomplis pour que le milieu scolaire
s’ouvre davantage à cet esprit d’entreprendre afin
que les générations futures puissent assurer un développement
optimal de notre Région et de notre
Communauté et que nos jeunes puissent s’épanouir,
non seulement dans le monde d’aujourd’hui
mais aussi et surtout dans celui de demain.