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Questions orales

     

 Questions du 04/07/08

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  Théâtre Poche de Charleroi   ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Fadila Laanan, Ministre de la Culture et de l'Audiovisuel, concernant :
« L’avenir du théâtre Poche de Charleroi »


Madame la Ministre,
Le théâtre Poche de Charleroi propose depuis huit saisons un programme de dix spectacles de qualité qui fait une centaine de dates par an pour neuf à dix milles entrées.

Pour boucler sa saison, le théâtre Poche essayait au mieux de nouer les deux bouts en cumulant aides de la Ville et dons privés.
Ainsi, jusqu’ici, la Ville accordait une subvention qui représentait un apport de l’ordre des dix milles euros, jusqu’ici seulement car la Ville vient de fixer le montant du subside à trois milles euros au lieu de sept à huit cents euros par an mais ne prend plus en charge les imprimés du théâtre.
C’est quelques sept milles euros de moins en fait pour le théâtre.

Au stade actuel, le subside de la Ville de Charleroi et les recettes des entrées ne suffisent plus à répondre aux besoins de trésorerie.
Ceci oblige, sans solution à court terme, de revoir par le bas la neuvième saison si toutefois elle voit le jour.
Le Poche envisage de passer de dix à cinq spectacles et a déjà du refuser de tourner avec un spectacle, annuler sa participation au festival d’Avignon et ajourner certaines soirées thématiques récurrentes.

Les responsables se sont alors tournés vers vous pour vous demander un subside de 29.000€ mais votre première réponse aurait été négative parce que le Poche ne serait pas professionnels.
Après cependant que les responsables vous aient bien expliqué qu’ils étaient professionnels, vous auriez accepté de rouvrir le dossier.

Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre :

- Le théâtre Poche s’est vu refuser certaines aides parce qu’il est considéré comme professionnel et vous, vous lui refusez vos subsides parce qu’il n’est pas considéré comme professionnel.
- Pouvez-vous confirmer que le théâtre Poche est bien professionnel et à ce titre peut vous demander un subside ?
- Quelles sont les raisons exactes qui ont conduit à votre refus d’accorder le subside demandé ?
- Est-ce lié à la qualité des spectacles proposés ?
- Faute de subsides, le Poche a déjà du restreindre ses prétentions. Pensez-vous pouvoir accorder un premier montant de subsides à bref délai ? Quel serait ce délai ?
- Le théâtre Poche est un des acteurs qui font la culture en communauté française et à l’étranger, pensez-vous pouvoir participer à lui assurer un avenir ?
Réponse de la Ministre Fadila Laanan
– La demande de convention introduite par le théâtre de Poche de Charleroi a été examinée par le Conseil de l’art dramatique en sa séance du 17 décembre 2007.

Cette instance a estimé que le théâtre de Poche ne travaillait pas comme un théâtre professionnel et ne répondait pas aux objectifs de politique culturelle mis en place par la Communauté française. Elle considère que cette structure doit être aidée mais pas dans le cadre du secteur professionnel des arts de la scène. Son subventionnement dans cette catégorie ne serait pas cohérent par rapport aux actuels bénéficiaires du secteur.

À la suite de cet avis, j’ai notifié à mon administration ma décision de ne pas répondre favorablement à la demande de convention déposée par l’opérateur dans le cadre du décret du 10 avril 2003 relatif à la reconnaissance et au subventionnement du secteur professionnel des arts de la scène.

Cet avis et cette décision ne remettent pas en cause la rigueur et le professionnalisme de la structure dans la gestion de son projet, mais se fondent sur le projet artistique de l’opérateur qui fonctionne plus comme un cabaret théâtral que comme une structure de création professionnelle. Le conseil souligne encore le caractère non professionnel du fait de l’absence ou du moins de la faiblesse de la masse salariale artistique dans les comptes et bilans, et le caractère non novateur de la démarche artistique.

Les activités développées ne rencontrent pas les objectifs de politique culturelle dégagés à l’occasion de états-généraux de la culture. J’ignore quel pouvoir public a refusé un subside à cette institution, mais j’essaie de trouver une solution à sa situation problématique dans le cadre et le respect des législations en vigueur. En effet, je ne peux que me référer à l’avis du Conseil de l’art dramatique, conformément au décret défendu en son temps par mon prédécesseur Richard Miller.

Par ailleurs, il faut savoir que le théâtre de Poche a bénéficié à deux reprises de subsides émargeant du secteur du théâtre amateur. Il a reçu 2 000 euros en 2003 pour le spectacle « Les Amours de Jacques le fataliste » et 3 000 euros en 2004 pour la création de « La Contrebasse ».

La Communauté française reste donc cohérente dans son appréciation de ce dossier.

M. Philippe Fontaine (MR). – Ma question relayait un appel au secours et vous n’y répondez pas, madame la ministre.
Ce théâtre va disparaître si on ne l’aide pas et je le regrette, car ce genre d’institution est rare à Charleroi.