Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
– Les arrêtés d’application du décret du 17 juillet 2002 relatif à la reconnaissance et au subventionnement des musées sont, selon MSW, «
en parfaite adéquation avec les besoins et les attentes des musées ».
En outre, cette asbl se réjouit de la modification apportée en 2006 au décret sur les musées dont la mise en application était attendue depuis longtemps. Le décret prévoit la reconnaissance des musées selon trois catégories. Le ministre octroie au musée reconnu une subvention annuelle en fonction de la catégorie dans laquelle il est classé et de ses recettes propres.
L’échelle de subventions est arrêtée comme suit :
la catégorie C reçoit de 5 000 à 69 999 euros ;
la catégorie B, de 70 000 à 249 999 euros ;
la catégorie A de 250 000 à 500 000 euros.
Le ministre peut aussi octroyer aux institutions muséales reconnues une subvention s’élevant à 40 % de leurs dépenses en actions permanentes de préservation ou de mise en valeur de leur patrimoine, plafonnée à 15 000 euros.
Vous oubliez également que MSW me remercie pour le refinancement déjà obtenu et pour le soutien que j’ai apporté au secteur via le décret et ses arrêtés d’application. Les musées attendent beaucoup de ces reconnaissance qui visent soit à consolider leur situation actuelle, soit à leur permettre d’évoluer en réalisant un plan triennal de développement.
Je vais vous citer certains chiffres que l’on oublie de prendre en considération mais qui sont pourtant révélateurs. De 2004 à 2008, le budget consacré au fonctionnement de ces institutions a augmenté de 19,32 %. De 2004 à 2008, les subventions pour les investissements dans les musées communaux et provinciaux se sont élevées à 4 166 728 euros, les subventions pour les investissements dans les musées privés ont représenté 725 712 euros et les subventions en investissements directs, 9 393 980 euros.
Je citerai pour mémoire les montants non négligeables accordés au musée de la photographie : près de 5 500 000 euros, dont 4 100 000 venant de la Communauté française et 1 400 000 du Feder, le fonds européen de développement régional. Le musée peut donc s’étendre grâce à l’ouverture d’un nouvel espace jouxtant l’ancien Carmel, et devenir la plus vaste institution de ce type en Europe.
Je suppose que vous l’avez visité lors du week-end d’inauguration. De 2004 à 2008, les subventions en équipements se sont élevées à 502 149 euros. Je suis consciente que le nouveau dispositif demande des moyens supplémentaires.
Depuis 2004, l’augmentation significative du budget de fonctionnement des musées montre que la revalorisation de ce secteur reste l’une de mes priorités. C’est la raison pour laquelle je demanderai un accroissement des moyens lors des discussions pour l’élaboration du budget de 2009.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je vous remercie, madame la ministre, pour votre lecture commentée du communiqué de l’opération «
Drapeau noir ». Je vais vous en lire un autre passage.
Le secteur muséal employait 1 401 personnes physiques en 2003, soit en moyenne 8,6 personnes par musée. Le secteur est inquiet pour l’avenir de ses emplois si aucun financement n’intervient rapidement.
La fin du communiqué nous informait de ce que «
les musées feront savoir qu’ils sont les parents pauvres de la Communauté française lors des prochaines journées du Printemps des musées en accrochant un drapeau noir sur leurs façades, symbolisant ainsi le caractère moribond de leur secteur d’activité. »
Comme vous le voyez, le ton employé à la fin est plutôt dur. J’entends votre volonté de faire avancer ce dossier et j’espère que le ministre du Budget acceptera de dégager des moyens supplémentaires pour la politique muséale. Vous me parlez de Marchienne, j’ai cité Seneffe et on pourrait évoquer Mariemont, mais ce ne sont pas ceux-là qui se plaignent. . .