Réponse de la Ministre-Presidente Marie Arena,
– S’il est exact que le nombre de recours introduits par les parents d’élèves mineurs contre la décision de fin d’année du conseil de classe semble important, il convient de le relativiser fortement par un pourcentage : seuls 0,25 % des élèves en Communauté française est concerné par un recours.
L’augmentation de ce pourcentage tend à s’infléchir depuis deux ans pour le réseau de la Communauté française étant donné que tous les parents et les élèves sont informés par le biais du règlement des études inséré dans le journal de classe.
Pour les autres réseaux, ce n’est pas nécessairement le cas, mais je rappelle que lors de l’inscription, les parents ou les élèves majeurs ont dû prendre connaissance de celui-ci. Le texte des documents réglementaires n’est d’ailleurs pas secret et peut être consulté à l’école par tout parent qui en fait la demande. Il est bon que les professeurs soient attentifs à la qualité des décisions prises par le conseil de classe en fin d’année, mais cela ne doit pas les amener à abaisser leur niveau d’exigence étant donné que les élèves doivent avoir atteint un certain niveau et acquis certaines compétences.
Le service général de l’Inspection s’est d’ailleurs vu conférer des missions à ce sujet dans le cadre du nouveau décret. Enfin, étant particulièrement sensible à une bonne communication entre la direction, les professeurs et les parents, je ne puis que me réjouir que la procédure de recours contre une décision du conseil de classe commence toujours par une conciliation interne à l’établissement avant d’entamer la procédure externe.
D’ailleurs, tout recours externe qui serait introduit sans avoir été précédé de la procédure interne sera jugé non recevable. Quant aux missions d’enquête relatives aux écoles qui ne respecteraient pas les procédures décrétales, la situation est moins noire qu’il n’y paraît. Dans plusieurs cas, en effet, la direction avait informé les parents, dans les délais, de l’existence de cette procédure de recours par le biais d’une note mais certains ne l’ont pas lue, ou alors de manière superficielle.
Il est évident qu’en raison de la proximité de la rentrée scolaire, les conclusions des missions diligentées dans ce domaine ne me sont pas encore parvenues, mais je ne manquerai pas de vous en informer ultérieurement. Pour conclure, il est important que cette procédure de recours contre la décision du conseil de classe soit maintenue en termes de droit et que les différents pouvoirs organisateurs veillent à en informer correctement les parents d’élèves.
Cependant, j’estime que si recours il y a en dehors d’erreurs matérielles ou humaines, c’est parfois à la suite d’un manque de contacts entre les parents et les professeurs. Je ne puis qu’encourager les parents à se rendre aux diverses réunions de parents organisées par l’école, à suivre les progrès de leur enfant via le journal de classe et, en cas de nécessité, à s’informer ou à prendre les contacts nécessaires avec l’école de leur enfant.
En outre, il est évident que l’école doit, elle aussi, se charger de communiquer aux parents les diverses informations utiles d’une manière transparente. En général, le recours est consécutif à un manque de compréhension entre l’intérêt de l’enfant et celui de l’école. Tout dialogue est bien entendu à privilégier.
Mme la présidente. – Les médias donnent effectivement l’impression qu’il y a beaucoup plus que 0,25% de recours.
M. Philippe Fontaine (MR). – Ce pourcentage ne semble en effet pas significatif, mais le problème est l’influence des recours sur l’ensemble du processus et le fonctionnement des écoles. Le véritable problème, qui ne fait que s’aggraver, est effectivement la mauvaise communication entre les parents et les enseignants.
Si un certain nombre de parents ont de véritables contacts avec l’école, la majorité d’entre eux négligent quelque peu leur métier de parents. Par conséquent, à la fin de l’année scolaire, il ne reste plus que la possibilité du recours. Il faut donc une concertation, mais aussi une simplification et une clarification de l’information fournie aux parents dont la plupart ne comprennent pas le vocabulaire juridique utilisé.
Une bonne information et des contacts personnels avec les enseignants et les directions d’école permettraient d’éviter un certain nombre de recours.