Réponse de la Ministre Marie-Dominique Simonet,
– Vous m’interrogez, monsieur Fontaine, sur les « fiançailles », selon votre propre terme, entre l’Université Mons-Hainaut et la Faculté polytechnique de Mons, célébrées le 6 juillet. Mon chef de cabinet s’y trouvait.
Cette démarche est intéressante car elle est fondée sur des complémentarités propres, fortes et réelles, non seulement pour les enseignements, mais également pour les équipements et infrastructures. Elle transcende les synergies existantes en confortant les acquis et les partenariats. De plus, je me réjouis que deux autres académies aient annoncé leur souhait de renforcer leur collaboration.
Il s’agit de l’Académie Wallonie- Europe et de l’Académie de Bruxelles. Tout ce qui permet d’accroître le potentiel de nos institutions d’enseignement supérieur, notamment leurs synergies et l’augmentation de leur qualité, doit être encouragé en Communauté française. Vos questions touchent à l’ensemble de notre paysage d’enseignement supérieur.
Le travail sur les avancées de nos académies mises en place par le décret de 2004 est constant. Le paysage de l’enseignement supérieur se modifie. Le gouvernement a voulu donner des outils aux institutions afin qu’elles avancent sans coercition, selon leur potentiel, leur rythme et leur environnement. Je ne crois pas que l’offre d’enseignement se réduira, dans la mesure où les habilitations actuelles ne se recouvrent pas mais se complètent.
Les institutions ont profité de leur association pour introduire toute une série de demandes. Je n’ai aucun a priori particulier à ce sujet. La seule question qui m’importe est d’améliorer l’ensemble de nos partenariats. Quant à savoir combien de temps elles peuvent bénéficier de statuts ou si de nouvelles habilitations sont envisageables, elles n’ont qu’à introduire une demande.
Celle-ci sera examinée en tenant compte du paysage général de l’enseignement supérieur en Communauté française et de l’efficacité escomptée. Nous verrons, en fonction de l’équilibre général, ce qu’il est possible de faire en inter- ou intra-académie. Il est vrai que le délai est court, mais si la volonté d’avancer existe, nous l’encouragerons.
D’ici à janvier 2009, nous ferons en sorte que l’essentiel de la structure juridique nouvelle soit mis en place. C’est de l’ordre du raisonnable, sauf à supposer que les partenaires rencontrent des difficultés imprévues. Ils ont, de plus, envisagé une période transitoire de cinq ans afin d’assurer une évolution harmonieuse et une convergence des pratiques de gestion.
Nous savons bien que, dans tout rapprochement de ce type, les pratiques ne sont pas les mêmes et qu’il faut rassurer et adapter le personnel. N’étant pas dans le pouvoir organisateur de ces deux institutions, je ne puis me prononcer sur la question des pertes d’emplois. Je pense néanmoins que ces institutions auront à coeur d’être attentives à leur personnel et je ne crois pas que ce rapprochement entraînera de prime abord des licenciements.
Il appartiendra cependant aux établissements d’imaginer le modèle qui leur conviendra. Nous savons tous qu’un acte juridique n’efface pas d’un coup de baguette magique le vécu et les habitudes. La période de cinq ans sera donc utile. Quand on voit la volonté que manifestent les deux institutions pour réussir le regroupement, j’ai le sentiment que l’on se dirige vers une issue heureuse dans des délais relativement courts.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je suis favorable à la réussite de ce mariage. Je pense que nous devons être rapides si nous souhaitons mener ce projet à bien. Les fiançailles ont déjà été célébrées à plusieurs reprises. Je crains que les négociations ne deviennent de plus en plus difficiles et que nous soyons confrontés, dans quelques années, à un nouvel échec de cette entreprise.
Cette fusion me paraît pourtant indispensable pour Mons et pour le Hainaut. Une université digne de ce nom verrait ainsi le jour. Les institutions sont là. Il est temps de comprendre que la collaboration s’impose. J’ai bien entendu votre intention.
Je pense qu’il nous faut poser, dès 2009, un acte fort. Nous devons concrétiser cet accord, quitte à ce que les négociations continuent, étape par étape. Je sais très bien qu’un tel projet ne peut être finalisé en un jour.