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Questions orales

     

 Questions du 04/07/07

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 Le projet de création d’une ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie-Dominique Simonet, Ministre des Relations internationales et à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française, concernant :
« Le projet de création d’une école belge à Hong Kong »


Madame la Ministre-Présidente,
Madame la Ministre,
Vous connaissez mon intérêt pour les écoles à programmes belges appelées couramment « écoles belges » et particulièrement pour les écoles belges en RDC à propos desquelles je vous ai déjà interpellée.

Cette fois c’est en Asie que notre enseignement a le projet de s’expatrier. Il s’agirait de créer une école secondaire de 400 élèves à Hong Kong. Cette école trilingue, français, anglais chinois, ouvrirait ses portes en septembre 2008 et s’adresserait aux habitants de Hong Kong et de Chine, aux expatriés européens mais aussi aux 800 Belges qui résident sur l’île-mégalopole.

Ceci permettra effectivement d’y exporter notre modèle d’éducation qui , moyennant quelques aménagements, pourrait être le meilleur du monde mais aussi de recruter chez nous les professeurs qui exerceront dans cette école.

Mes questions sont les suivantes :

Cette école serait-elle conçue sur le modèle des écoles à programmes belges d’ Afrique mais à la différence de ces dernières reconnues par la Communauté française ? Ou va-t-elle dépendre d’une autre structure et être totalement indépendante de la Communauté française ?

Le régime des enseignants en matière de reconnaissance de l’ancienneté notamment sera-t-il celui des enseignants de la Communauté française ?

Si cette école et celles qui suivront sont reconnues par la Communauté française en matière de programme, barème et ancienneté, n’est–il pas envisageable d’assimiler les écoles à programmes belges d’Afrique qui connaissent une pénurie d’enseignants parce qu’ils ne bénéficient d’aucune ancienneté reconnue quand ils souhaitent revenir en Belgique ou partir à Hong Kong par exemple ?

La presse parle de projet d’achat de terrain et de la construction d’un bâtiment ou de rénovation d’un bâtiment existant. Qu’en est-il exactement ? Ces aspects ne devraient-ils pas être plus avancés pour espérer ouvrir l’école effectivement en septembre 2008 ?

Il est également évoqué une participation financière minimale de la Communauté française dans ce projet ? Pouvez-vous situer ce que vous entendez par minimale d’autant qu’il semble y avoir d’autres projets du même genre en gestation, ce qui soit dit en passant me réjouit ?

Pouvez-vous me donner des précisions sur le contenu des programmes qui y seront dispensés ?

Enfin, y aura-t-il une totale équivalence des diplômes entre cette école et une école en Belgique ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse des Ministres Marie-Dominique Simonet et Marie Arena,
– Cette école sera conçue sur le modèle des écoles à programmes belges d’Afrique centrale avec un pouvoir organisateur indépendant, comme les écoles de Kinshasa, de Kigali, de Lubumbashi ou de Bujumbura. L’ancienneté dans les écoles n’est pas comptabilisée en tant qu’ancienneté au sein de la Communauté française.

Vous avez raison de souligner cette préoccupation des écoles d’Afrique centrale qui n’a toutefois pas été reconnue comme prioritaire. Cependant, je ne peux m’avancer aujourd’hui car ce thème est en discussion.

Nous y reviendrons ultérieurement, notamment sur l’adéquation entre les exigences et le statut de ces enseignants pour le calcul de l’ancienneté.

La question de partir sur la base d’un terrain vierge ou sur un bâti existant est toujours ouverte. La mission princière a permis de consolider le soutien des autorités de Hong Kong qui m’avaient déjà été signifié par l’honorable Donald Tsang, chief executive de la région autonome spéciale de Hong Kong. Nos délégués accompagnant la mission princière ont obtenu de l’administration chinoise qu’une décision soit prise avant fin 2007.

Vous avez raison de souligner l’importance des délais. L’année d’ouverture de l’école dépend bien sûr de l’infrastructure dans laquelle elle va s’organiser. La Communauté française se chargera d’homologuer les titres, d’inspecter les programmes, d’évaluer les résultats, de sélectionner les enseignants français et de former l’ensemble des enseignants à la culture européenne et au projet d’école. La nature de cette participation, sauf exception et à ce stade du développement du projet, s’inscrira dans les budgets existants.

Si de nouveaux coûts devaient être budgétés tels que les frais de voyage des inspecteurs et les modules spécifiques de formation des enseignants, ma collègue aux Relations internationales et moi négocierions avec l’école une prise en charge partagée, afin de ne pas grever le budget de l’enseignement de coûts inhérents aux activités qui ne bénéficient pas directement aux élèves francophones.

Les programmes seront ceux du réseau de la Communauté française complétés par une approche interculturelle très poussée et un programme passerelle vers le bac international. Nous souhaitons permettre aux élèves qui en sortiront d’avoir accès à l’ensemble des institutions d’enseignement supérieur de Chine et d’Occident. Il n’y aura pas d’équivalence à obtenir, puisque les titres délivrés seront ceux de la Communauté française.

M. Philippe Fontaine (MR). – Je me réjouis de constater qu’on ne crée pas une nouvelle structure complètement différente de celle des écoles belges, même si elle sera spécifiquement adaptée à la Chine.

J’insiste encore sur le dossier de l’ancienneté, pour lequel j’ai déposé une proposition de décret. À terme, ce sera un véritable problème. Jusqu’à présent, beaucoup d’épouses expatriées parvenaient à s’adapter à cette situation. Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas, et on sent dans les écoles belges une difficulté à recruter et à trouver des enseignants qui acceptent de rester.

Il est déjà difficile de reconstituer des équipes pédagogiques dans nos écoles, mais c’est encore plus difficile là-bas. Les reconstituer tous les ans pose un problème dans la mesure où l’adaptation à la vie dans ces pays est parfois un peu difficile. S’ils n’ont pas la possibilité de revenir ici avec une certaine ancienneté, ils tenteront l’expérience pendant un an et rentreront ensuite.