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Questions orales

     

 Questions du 24/04/07

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 Les difficultés d’organisation de ...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française à Marie-Dominique Simonet, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique concernant :
« Les difficultés d’organisation de certains événements au sein des établissements scolaires, le cas de la finale du Rallye Mathématique Transalpin »


Madame la Ministre-Présidente,
Vous connaissez comme moi l’existence du Rallye Mathématique Transalpin, concours de mathématique qui s’adresse aux élèves des quatre dernières années de l’enseignement primaire en Communauté française.

Vous avez du être récemment informée de la volonté d’organiser cette année la grande finale du Rallye à Nivelles et ce pour la troisième fois.
Si les deux éditions précédentes ont pu s’organiser dans les locaux de la Haute Ecole Paul Henri Spaak de Nivelles, celle-ci ne s’y déroulera pas, pas plus d’ailleurs que dans les locaux de l’Athénée Royal.
La raison invoquée est assez inquiétante : les travaux nécessaires pour garantir la sécurité des occupants et demandés auprès de l’Administration de la Communauté Française depuis de nombreuses années ne sont pas réalisés.
Le manque de sécurité est aussi mis en avant par l’Athénée Royal.

De plus, ces deux refus risquent fortement de compromettre l’organisation des « rencontres internationales du Rallye Mathématique Transalpin qui regroupent une centaine de chercheurs, enseignants et organisateurs pour travailler ensemble à l’amélioration de l’enseignement des mathématiques.

Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre-Présidente :

- Y a-t-il eu une soudaine dégradation des locaux de ces deux écoles ?
- Si oui de quelle nature est-elle et pour quelles raisons ?

- Pourquoi et sur quelle base les organisateurs ont-ils essuyé un refus ?
- Quelles en sont les raisons ?

- Pourquoi et sur quelle base une autorisation a-t-elle été donnée pour les deux dernières éditions de la finale du Rallye ?
- En effet, si du danger existait déjà, n’a-t-on pas pris un risque majeur quand on sait que l’essentiel du public est constitué de jeunes enfants ?
- Avez-vous trouvé une solution pour l’organisation de cette finale ?
- Laquelle ?
- Dans quelle ville et pourquoi ?
- Comment les critères de sécurité suffisants ont-ils été appréciés pour ce choix ?

Je ne voudrais pas oublier la population scolaire des deux établissements de Nivelles.
- Pouvez-vous affirmer que l’état des bâtiments ne fait courir aucun danger aux centaines d’élèves et professeurs qui s’y trouvent au quotidien ?
-Quelles mesures comptez-vous prendre pour assurer la sécurité des élèves et rendre ces bâtiments sécures ?
- Pouvez-vous affirmer que ces deux établissements sont des exceptions ?

- Plus largement, c’est la question de la sécurisation et de la multimodalité des locaux et bâtiments scolaires qui est posée. Où en êtes-vous dans ces aspects fondamentaux pour la sérénité et la dynamisation de notre enseignement ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
– Je vous confirme que le rallye mathématique transalpin est soutenu financièrement par la Communauté française depuis 2004.

L’organisation de ce concours est d’ailleurs communiquée aux établissements scolaires par voie de circulaire. Les deux éditions précédentes ont été organisées dans les locaux de la Haute École Paul- Henri Spaak à Nivelles, qui a cette année refusé, au même titre que l’Athénée Royal de Nivelles, la mise à disposition de ses locaux. Cette décision a contraint l’organisation du concours à rechercher une autre implantation. Je puis vous confirmer aujourd’hui qu’un accord est intervenu pour que le concours se déroule, cette année, dans les locaux d’une autre haute école de la Communauté française, à savoir la Haute École Albert Jacquart à Namur.

Les décisions de refus ont été prises par les deux directions, dans le cadre de l’autonomie de gestion qui leur a été conférée par l’arrêté royal du 29 décembre 1984 et confirmé par les dispositions du décret de la Communauté française du 12 juillet 2001, évoqué précédemment avec Mme Pary-Mille. Les directions semblent avoir justifié leur refus par le fait que leur immeuble ne répondait pas entièrement aux normes de sécurité telles que posées par les organisateurs du concours.

Mes services administratifs me communiquent que les bâtiments en cause n’ont pas subi de dégradation soudaine qui aurait, par exemple, justifié leur fermeture sur avis du service incendie. Des travaux de mise en conformité sont cependant programmés, et font l’objet d’une programmation quinquennale par les services de l’administration générale de l’Infrastructure. Ces deux écoles ne sont pas dans une situation d’urgence. Elles font partie, comme beaucoup d’autres, d’un plan de réaménagement. L’une a été construite dans les années 60 et l’autre dans l’entre-deux guerres.

On ne peut donc pas dire que leur vétusté nécessiterait une fermeture. L’exécution des travaux sera étalée sur plusieurs exercices pour tenir compte des besoins énormes de l’ensemble du patrimoine de la Communauté française et des moyens annuels mis à disposition du fonds des bâtiments scolaires. Pour rappel, c’est la prise de conscience, en début de législature, de l’ampleur des besoins en infrastructures scolaires qui a motivé ma décision de mettre en place le mécanisme de financement alternatif des constructions scolaires basé sur des partenariats public-privé (PPP).

Les premiers chantiers de rénovation qui seront réalisés grâce à ce mécanisme devraient débuter durant le second semestre de 2008. Les délais prévus au PPP seront donc tenus. Ceci ne nous empêche nullement de travailler sur les programmes d’urgence et sur les fonds traditionnels d’ici à ce que le PPP soit mis en oeuvre.

M. Philippe Fontaine (MR). – Madame la ministre-présidente, je vous remercie pour cette réponse. Je me réjouis qu’on ait trouvé une solution à la haute école Albert Jacquart, qui serait apparemment, selon ses directeurs, en meilleur état. J’en conclus que l’autonomie de gestion donnée aux écoles, qui est une bonne chose, a ses effets pervers.

Elle permet à certaines directions de trouver des prétextes pour refuser certaines activités supplémentaires qui viendraient perturber le traintrain quotidien de l’établissement. Je me demande d’ailleurs si la proposition faite à Mme Pary-Mille par l’athénée ne relève pas de la même volonté. Je trouve décevant qu’on ne veuille pas accueillir, dans une haute école où l’on forme des pédagogues ou dans un établissement d’enseignement secondaire qui a pour vocation d’enseigner, des activités de ce type, qui sont particulièrement intéressantes, en particulier dans un domaine comme les mathématiques.

Je me pose des questions sur la manière dont certains dirigent nos écoles. Si, du point de vue de la sécurité, les bâtiments sont acceptables pour les élèves qui s’y trouvent quotidiennement, je ne vois pas en quoi ils ne le seraient pas lorsqu’on organise une manifestation qui se déroule en dehors des heures de cours, ce qui est peut-être plus gênant pour la direction.