Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
– Nous revenons souvent sur ce sujet. Après avoir participé aux deux séances spéciales organisées par la
commission de l’Éducation au printemps dernier et avoir répondu par trois fois à trois questions
parlementaires sur ce sujet, c’est avec plaisir que je vais une nouvelle fois faire le point sur cette
question.
Je rappellerai tout d’abord deux éléments d’une importance capitale.
Tout d’abord, les classes de découverte et de dépaysement sont évidemment soumises à l’obligation scolaire.
Ensuite, la notion de seuil de participation est utilisée, sauf erreur de ma part, depuis une quinzaine
d’année et ne semblait pas poser de problème à mes prédécesseurs, il y a à peine trois ou quatre ans.
Quoi qu’il en soit, je me permets de vous rappeler dès lors certains éléments concernant les classes de
découverte et de dépaysement, ainsi que les motivations qui m’ont poussée à prendre des dispositions dans ce
domaine.
Je voudrais d’abord réaffirmer l’intérêt certain que je porte à ces activités.
En effet, les classes de dépaysement et de découverte sont avant tout l’occasion pour les élèves de découvrir
un environnement géographique, historique ou humain différent du milieu qu’ils fréquentent habituellement.
Outre cet épanouissement et cet enrichissement, les voyages scolaires sont d’autant plus importants pour les
élèves issus des milieux défavorisés.
Pour ces différentes raisons, j’entends soutenir fermement leur organisation pour autant que leur intérêt
pédagogique soit bel et bien avéré.
Ces activités doivent être préparées avec les élèves avant le départ et être exploitées sur place et au
retour.
Outre le déplacement lui-même, elles doivent également être le support privilégié et un sujet d’inspiration
original pour les travaux de l’équipe pédagogique.
Lors de mon entrée en fonction, j’ai dû constater que, dans certains établissements scolaires, le taux
maximum de participation des élèves était resté, au cours de ces dernières années, trop bas pour garantir un
traitement équitable de tous les élèves, en dépit des mesures déjà prises par mes prédécesseurs.
Certains établissements s’arrangeaient pour que tous les élèves participent activement chaque année mais
c’était moins le cas dans d’autres écoles.
Puisqu’il s’agit d’activités choisies par l’équipe pédagogique, se déroulant durant l’année scolaire et
organisées dans le cadre des programmes de cours, l’ensemble des élèves doit y participer.
Ainsi, les classes de découverte et de dépaysement s’inscrivent obligatoirement dans le droit fil des
objectifs généraux de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, énoncés à l’article 6 du
décret « missions », tout comme dans celui de la loi du 29 juin 1983 relatif à l’obligation scolaire et aux
autres dispositions en vigueur dans notre Communauté.
Je suis la première à défendre la diversité culturelle, le respect de chacun et la tolérance, qui plus est
dans l’enceinte scolaire, j’estime donc que les enfants devraient tous pouvoir participer à des classes de
dépaysement et de découverte, sauf pour des motifs médicaux ou à titre tout à fait exceptionnel et
administratif.
Si on considère le caractère obligatoire de ces classes tout comme leur inscription dans le programme des
cours – personne ici présent n’accepterait un taux de participation de 60 % au cours de mathématiques –,
la participation des élèves revêt un caractère tout aussi obligatoire qu’aux cours de français,
de mathématiques ou d’histoire, par exemple.
L’obligation scolaire s’applique également aux activités extérieures à partir du moment où elles sont
organisés dans le cadre de l’obligation scolaire.
La décision de porter le taux de participation des élèves à 90 % dans l’enseignement primaire et secondaire e
à 75 % dans l’enseignement maternel ne relève pas du manque de concertation ou de la précipitation.
Au contraire, elle fait notamment suite au constat révélé par une étude menée par la Ligue des familles sur
le coût de la scolarité pour les familles, ainsi qu’à un large débat consacré à cette question et organisé
avec les quatre partis politiques démocratiques dans ce parlement au printemps 2006.
Je comprends parfaitement les difficultés auxquelles pourraient faire face certains établissements scolaires
dans l’immédiat, notamment parce que de tels voyages ne s’organisent pas en quelques semaines.
C’est la raison pour laquelle j’ai informé personnellement les écoles, en mai 2006, qu’un dispositif
transitoire existe, par exemple si certains frais devaient déjà avoir été engagés par les établissements
scolaires.
Ainsi, la circulaire 1 461, tableau 2, offre la possibilité aux établissements scolaires de soumettre
exceptionnellement et pour des circonstances particulières une demande de dérogation auprès de mon
administration.
J’ai d’ailleurs veillé à ce que chaque situation particulière soit analysée dans le détail.
Je demeurerai très attentive à l’évolution de cette problématique dans les prochains mois et poursuivrai le
dialogue avec les équipes pédagogiques.
M. Philippe Fontaine (MR). – Cette réponse complète ne répond pas exactement à mes questions.
Nous
sommes d’accord sur l’importance de la présence aux activités pédagogiques mais nous ne sommes pas d’accord
sur la manière d’y parvenir.
Comment éviter que certaines écoles se retrouvent bloquées pour des raisons de différence culturelle ?
À Marchienne-au-Pont, il n’y avait que 35 % de participants ; il ne s’agissait pas d’un mauvais choix
d’activité mais d’un refus de principe de la part des parents.
Mme Marie Arena, – Le jour où les parents refuseront d’envoyer leurs enfants au cours de biologie parce
qu’on y enseigne la reproduction, accepterez-vous que seulement 35 % de la population le suivent ?
Ces activités font partie de l’obligation scolaire à laquelle l’enfant doit se plier.
L’école doit créer le dispositif permettant à ce public de répondre aux exigences scolaires.
Lorsque le seuil était fixé à 75 %, mes prédécesseurs M. Hazette et M. Nollet se trouvaient face au même
problème.
Ils n’ont rien fait pour améliorer la situation. Aujourd’hui, nous proposons la gratuité scolaire, nous
investissons des moyens dans les écoles et nous augmentons le seuil.
Vous ne pouvez pas dire que nous sommes d’accord mais vous opposez lorsque je prends une initiative.
M. Philippe Fontaine (MR). – Ce que vous faites aggrave la situation. Ce n’est pas une solution :
face au blocage, vous renvoyez le problème vers les écoles qui n’ont pas les moyens de contraindre.