Réponse de la Ministre Fadila Laanan,
– La subvention de fonctionnement des centres d’expression et de créativité est calculée sur la base du nombre
d’heures d’ateliers créatifs par semaine et du nombre moyen de participants par semaine dans ces ateliers.
Il ne s’agit donc pas du total des heures d’ouverture de l’association mais bien des heures d’activité en
tant que centre d’expression et de créativité.
La subvention d’animation, elle, est calculée sur la base du nombre d’heures prestées par les animateurs sur
fonds propres.
Ne sont pas prises en considération les heures des animateurs dont le salaire est subventionné par les plans
de résorption du chômage.
En d’autres termes, les personnes sous statut APE n’entrent pas dans le calcul de la subvention d’animation.
La règle de calcul des subventions annuelles des CEC n’a pas changé en 2006 ; elle est toujours la même depuis
les années 1970.
Les subventions de l’asbl « Contre-Poing » ont diminué en 2006, car les trois variables prises en
considération pour le calcul des subventions ont été revues à la baisse, à la suite de l’inspection effectuée
sur place par l’inspecteur du ressort.
Pour 2006, les CEC déclarait 39 heures d’activité par semaine.
L’inspection a effectué un contrôle des données reprises au rapport d’activité, en se rendant à deux reprises
sur place.
Chaque fois, il a constaté l’absence de toute activité des CEC.
Après discussion, il a compris que son activité réelle était en fait de 13 heures par semaine et non de 39.
Le taux de fréquentation hebdomadaire des activités des CEC a été, lui aussi, surévalué : 214 personnes par
semaine selon le rapport d’activité initial contre 90 selon les informations transmises par l’asbl, après
vérification.
J’ajoute que le rapport annuel justifiant la reconnaissance en tant qu’école de devoirs dont bénéficie aussi
l’asbl « Contre-Poing » reprend les mêmes heures pour justifier cette activité que celles mentionnées dans le
rapport en tant que CEC.
Les mêmes activités ont donc servi à justifier la reconnaissance comme école de devoirs et comme centre
d’expression et de créativité.
L’inspection conclut son rapport de la sorte : «
Ce que je constate dans les différentes déclarations de
l’asbl « Contre-Poing » ne peut être identifié à une simple erreur administrative. Il y a volonté manifeste
de tromperie dans le nombre d’heures présentées. Je pense en outre que les activités quotidiennes des CEC
s’apparentent à celles d’une école de devoirs. Même s’il s’agit de domaines qui peuvent être apparentés, il
est abusif de confondre les objectifs de secteurs distincts et, en outre, d’introduire des demandes de
subventions distinctes justifiées par un même objet.»
Je conseille dès lors à l’asbl de réfléchir à ses objectifs en fonction de ses moyens et de ses compétences,
et de faire des choix.
Le travail des CEC en milieu populaire est difficile et exige des compétences réelles pour définir et mener
à bien des projets créatifs.
J’invite donc les responsables de l’asbl à se faire épauler par la fédération des CEC pour essayer de
résoudre leur situation.
J’espère ainsi vous avoir rassuré sur mes objectifs.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie la ministre de cette réponse, issue essentiellement du
rapport d’inspection.
J’ai appris que l’état dans lequel se trouvait l’inspecteur au moment de l’élaboration de ses rapports ne
constitue peut-être pas une garantie de qualité.
Je souhaite qu’un autre inspecteur soit envoyé auprès de cette asbl, afin d’assurer l’objectivité du
contrôle.
Je ne conteste pas tous les aspects de l’inspection mais je pense que les relations entre l’asbl et
l’inspecteur sont particulièrement tendues.
Une partie du problème réside peut-être dans l’attitude de cet inspecteur.
Mme Fadila Laanan, – Au-delà d’une éventuelle incompatibilité d’humeur entre l’inspecteur et l’asbl
– ce qui peut arriver, je ne me prononcerai pas sur ce point. . .
M. Philippe Fontaine (MR). – Il ne s’agit pas d’incompatibilité d’humeur.
Cette question relève d’une autre problématique.
Mme Fadila Laanan, – Au-delà du rapport de l’inspection, le fait de déposer des demandes de
subventions dans deux domaines différents pour le même objet pose question.
Cela dit, je vais demander une enquête car j’entends ce que vous me dites et cela m’inquiète.